Christophe Dettinger se confie sur RTL : "Je regarde ma montre toutes les dix minutes"

Sa vie a basculé le 5 janvier dernier. Ce jour-là, Christophe Dettinger craque et attaque deux gendarmes en marge de l'acte 8 de la manifestation de "gilets jaunes". Après s'être rendu aux forces de l'ordre, il est condamné à trente mois de prison, dont douze mois ferme.

Mais depuis un mois, l'ancien boxeur purge sa peine en semi-liberté entre le centre de Corbeil-Essonnes, la mairie d'Arpajon où il manage une équipe d'agents voirie, et le domicile familial.

Les mains dans les poches, la tête baissée, Christophe Dettinger s'avance lentement vers une table de de pique-nique pour raconter cette nouvelle vie. Des lunettes de soleil vissées sur le nez pour ne pas être reconnu, sans grand espoir. "Je suis un symbole aujourd'hui. Tout le monde me reconnaît, je me fais souvent accoster", dit-il au micro de RTL.

Il pose alors ses lunettes sur la table et décrit péniblement une vie programmée à la minute. En effet, ses horaires de sortie de prison sont dorénavant extrêmement stricts : de 7h à 18h30 en semaine et de 10h à 18h le weekend. "L'après-midi, à partir de 13h ou 14h, je regarde ma montre toutes les dix minutes car j'ai peur d'être en retard", explique-t-il.

À partir de 13h ou 14h, je regarde ma montre toutes les dix minutes

Christophe Dettinger

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Et à son retour en prison, il téléphone à sa femme, Karine. "Je l'ai au téléphone cinq à dix minutes par jour. Le matin ou le soir. C'est compliqué, il a ses horaires de boulot, j'ai les miens également et on a trois enfants à charge", raconte-t-elle, même si ce régime de semi-liberté est une "semi-victoire" pour la famille. 

"Actuellement, il n'y a pas de loisir"

Notamment pour les enfants, qui, chaque weekend, peuvent retrouver leur père et passer des moments en famille et entre amis. Cependant, Christophe Dettinger n'a guère le temps. Karine poursuit : "Il mange, on fait le sac pour faire la semaine, il enlève son linge sale, il remet son linge propre, il regarde les cahiers d'école des enfants". "Actuellement, il n'y a pas de loisir", conclut-il de son côté.

En se relevant, Christophe Dettinger remet ses lunettes de soleil. Cette peine, cette vie en semi-liberté, il dit vouloir l'assumer pleinement tout en espérant retrouver le plus vite possible une vie presque normale.