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3 min de lecture
Les "gilets jaunes" manifestent le 17 novembre 2018
Crédit : GILE Michel/SIPA
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Compte à rebours pour les "gilets jaunes". À trois jours de l'appel au blocage, le premier ministre Édouard Philippe a annoncé une série de mesures "d'accompagnement" afin de calmer la colère des automobilistes. Est-ce que le gouvernement est passé à côté ?
Mais tout le monde est passé à côté. Ce mouvement des "gilets jaunes" embarrasse tout le monde. Alors au premier chef, le gouvernement qui subit là son premier très gros coup de semonce. Sur l’échelle de richter du couac social, on est delà de la CSG et des APL, la CSG, cela avait provoqué beaucoup d’irritabilité, mais c’était circonscrit aux retraités. Les APL, on touchait aux plus démunis, mais cela ne concernait que les bénéficiaires.
Là, le carburant, c’est bien plus vaste, ça touche beaucoup plus de couches sociales et notamment ceux qui ont la plus grande difficulté à boucler leur fin de mois.
Quand le gouvernement parle des taxes comme moyen de lutte contre la pollution, les Français répondent pouvoir d’achat. C’est ce décalage que le premier ministre et ses ministres n’ont pas bien perçu, ou tardivement. Vous savez dans "transition écologique", il y a "transition".
Évidemment, il y a urgence à préserver notre environnement. Édouard Philippe a raison de dire qu’"il n’y a pas de solution magique au dérèglement climatique", mais on ne peut pas décréter, même avec des aides comme la prime à la conversion ou le bonus écologique, que les gens vont changer leur voiture comme ça !! et arrêter le diesel, comme ça ! C’est ça que le gouvernement a sous-estimé et qu’il tente aujourd’hui de rafistoler.
Donc, c'est du pain béni pour l'opposition ? Même pas ! Parce que l’opposition est bien embarrassée, elle aussi. Regardez la droite qui se prend les pieds dans le tapis au sujet d’un chèque carburant qui coûterait une fortune alors qu’elle a toujours fait de la réduction de la dépense publique une de ses priorités. D’ailleurs, l’idée a été abandonnée.
Le plus pathétique, c’est leur positionnement. Les Républicains appellent à soutenir le mouvement mais pas les blocages alors même que les "gilets jaunes" appellent à bloquer les routes. Ce n’est pas mieux au Rassemblement national où l’on ne veut pas apparaître comme voulant récupérer le mouvement. Marine le Pen n’ira pas manifester mais ses élus ont l’autorisation de déployer des banderoles partout au bord des routes.
Jean-Luc Mélenchon est coincé lui aussi. Il souhaite un "grand succès" aux "gilets jaunes" mais il n’ira pas défiler avec eux sur le bitume. Parce qu’entre la défense du pouvoir d’achat et son discours écolo, son cœur balance.
Ce sont les politiques qui ont usé et abusé des taxes sur les carburants
Alba Ventura
Pareil au Parti socialiste où l’on soutient les français qui se mobilisent sans appeler à manifester. C’est vrai que c’est compliqué pour un parti qui a créé la taxe carbone de soutenir une manifestation contre la hausse des carburants. Non ?
Vous le voyez, personne ne sait sur quel pied danser. Parce que ce n’est pas seulement le gouvernement face à la fronde du terrain, ce sont les politiques, tous les politiques, qui ont usé et abusé des taxes sur les carburants qui se retrouvent aujourd’hui face à un mouvement qui les dépasse…
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