Après plusieurs jours de silence face à la mobilisation accrue des policiers à travers la France, Gérald Darmanin s'apprête à rencontrer les syndicats des forces de l'ordre ce jeudi soir. Le son de la voix du ministre n'avait pas été entendu depuis quatre jours, où la colère n'a cessé de monter chez les policiers. Le ministre se trouvait en Nouvelle-Calédonie avec Emmanuel Macron, et a consacré une partie de son énergie à se tenir le plus loin possible des micros et se faire oublier.
Un choix assez surprenant, car Gérald Darmanin n'a jamais hésité à occuper le terrain. Il sait parfaitement comment faire pour se faire entendre. Ce silence pourrait bien témoigner d'un malaise, qui part de l'interview polémique du directeur général de la police, Frédéric Veaux, qui demande à ce que les policiers mis en cause ne soient pas incarcérés avant leur éventuel procès. Un entretien relu, et validé par le ministre, sans l'accord, ni de l'Élysée, ni de Matignon qui ont été mis devant le fait accompli.
Ce qui a contraint Emmanuel Macron à recadrer les choses depuis Nouméa, en insistant sur l'indépendance de la justice, tout en rappelant son soutien aux forces de l'ordre.
Gérald Darmanin doit par ailleurs rencontrer Élisabeth Borne ce vendredi. Officiellement, il ne faut sur pas y voir une opération recadrage, c'est un rendez-vous bilatéral, tout ce qu'il y a de plus classique, affirme Matignon. Mais le locataire de Beauvau devra, on l'imagine, se justifier, y compris sur son silence. Au sein du gouvernement, certains de ses collègues font d'ailleurs une autre analyse : Gérald Darmanin n'a pas digéré de ne pas avoir été nommé à Matignon et "boude", croit savoir l'un d'entre eux.
Il est vrai que le nom du ministre de l'Intérieur avait été cité avec insistance pour remplacer Élisabeth Borne. Or, non seulement il n'a pas été nommé, mais en plus, il n'a pas réussi à faire rentrer ses proches dans le gouvernement. Gérald Darmanin se trouve face à une difficulté politique, lui qui n'exclut pas de se présenter en 2027 et qui entend incarner une ligne populaire au sein du macronisme.
Et pour cela, Gérald Darmanin a besoin de se faire entendre sur d'autres sujets que la sécurité, et de sortir de son costume de "premier flic de France". Ce que Matignon aurait pu lui permettre de faire. En attendant, le ministre a prévu d'organiser sa rentrée politique à Tourcoing, en s'affichant avec ses soutiens en août. Une démonstration de force politique, à défaut d'avoir pu s'assoir dans le fauteuil d'Élisabeth Borne.
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