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"Gabriel Attal doit tout à Emmanuel Macron" : pourquoi Renaissance se divise à cause des municipales à Paris

En choisissant de soutenir pour les municipales à Paris, le candidat Horizons, Pierre-Yves Bournazel et non pas Rachida Dati, Gabriel Attal a divisé son parti. Certains de ces lieutenants ont indiqué qu'ils se mettaient en retrait de leur fonction au sein du parti présidentiel.

Gabriel Attal à l'Assemblée nationale, 28 mai 2025

Crédit : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Marie-Pierre Haddad

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Paris vaut-elle une division ? À quatre mois des élections municipales, Renaissance traverse une période de turbulences. La raison ? Rachida Dati. Ou plutôt le soutien ou non à la ministre de la Culture, candidate des Républicains au scrutin des 15 et 22 mars prochain.


Après plusieurs semaines de réflexion, Renaissance a tranché. Le parti soutient le candidat du parti d'Édouard Philippe, Horizons, Pierre-Yves Bournazel. La décision a été "validée à l'unanimité moins deux voix", celle d'Aurore Bergé et de Marie Guenevoux, indique le parti dirigé par Gabriel Attal dans un communiqué.

À première vue, la décision semble contenter au sein de Renaissance, mais très vite des divisions sont apparues. À commencer par le député Sylvain Maillard qui plaidait pour un rapprochement avec Rachida Dati. Dans Le Parisien, il a indiqué "se mettre en retrait" de ses fonctions au sein du parti présidentiel.

"Je fais le choix de faire campagne aux côtés de Rachida Dati. J'ai exprimé mon désaccord à Gabriel Attal (...) Il a pris acte de mon choix définitif", a expliqué le député qui continuera pourtant à siéger au sein du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée.

"Renaissance aura 55% de place dans ma liste"

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Pourquoi Renaissance a choisi de soutenir Pierre-Yves Bournazel ? Depuis l'entrée en campagne de Rachida Dati, le parti s'est questionné sur la stratégie à adopter : faut-il se lancer dans la bataille, en ayant un candidat, portant l'étiquette Renaissance ? Faut-il soutenir un candidat ? Si oui, lequel ? 

Pour rappel, le cas Dati défie toute logique. Au moment de sa nomination au ministère de la Culture dans le gouvernement de François Bayrou, elle avait indiqué ne plus appartenir aux Républicains. Puis, avançant ses pions pour les élections municipales, Rachida Dati avait finalement obtenu l'investiture LR, au terme d'un bras de fer avec Michel Barnier. Mais depuis, elle a été reconduite au gouvernement de Sébastien Lecornu, ce qui a eu comme conséquence d'aller contre la ligne dictée par Bruno Retailleau. Ne pouvant pas se priver de celle qui est qualifiée par un député LR "comme la meilleure chance d'être élue à Paris pour la droite", le président des Républicains a maintenu son étiquette LR

Et Renaissance dans tout cela ? Un sondage interne à Renaissance, dévoilé par Le Parisien et réalisé en août, étudiait la projection d'un soutien de Renaissance à Pierre-Yves Bournazel. Sa liste a obtenu 14% des intentions de vote, face à celle de Rachida Dati qui récolterait 21% des voix. Le candidat socialiste, Emmanuel Grégoire obtiendrait 22%, celle de l'écologiste David Belliard 14% et celle de l'insoumise Sophie Chikirou, 13%. Ce qui a fait dire à la direction de Renaissance : "Avec notre soutien, Bournazel enclenche une dynamique".

Malgré de nombreux appels lancés par Clément Beaune, le parti a décidé de ne pas présenter de candidat à Paris. "Renaissance aura 55% de place dans ma liste, ainsi que dix têtes de liste pour les mairies d'arrondissement", a précisé Pierre-Yves Bournazel qui dévoile le contenu du deal passé avec la macronie au Parisien

Des réponses par médias interposés

Au lendemain de l'officialisation de ce soutien, l'ancien ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, s'est positionné contre ce soutien et a aussi décidé de rallier la campagne de Rachida Dati. La décision de Renaissance aboutit, selon lui, à une "division" qui déboucherait sur une "machine à perdre".

"Comment va-t-on expliquer à nos militants que l'on va jouer un coup perdant pour soutenir un candidat appelant à la démission du président de la République ?", a-t-il ajouté. Sur Franceinfo, la ministre déléguée Aurore Bergé a déclaré qu'elle "soutiendrait" la candidature de Rachida Dati, "qui soutient le président de la République sans aucune ambiguïté". 

En réaction, 41 cadres et élus parisiens de Renaissance, dont David Amiel, Olivia Grégoire et Astrid Panosyan-Bouvet, justifient, dans une tribune à L'Opinion, leur soutien à Pierre-Yves Bournazel. Ils y dénoncent la "foire d'empoigne" des Conseils de Paris, où Rachida Dati mène l'opposition à Anne Hidalgo. 

Quant à Rachida Dati, la candidate LR a déjà répliqué en s'affichant avec Sylvain Maillard et Benjamin Haddad. Sur LCI, elle attaque Gabriel Attal, sans détours : "Il disait lui-même qu'il ne comprenait pas les décisions du président de la République. Je suis peut-être d'accord avec lui sur une décision : je n'ai pas compris pourquoi il avait nommé Gabriel Attal, Premier ministre (...) Gabriel Attal doit tout à Emmanuel Macron". 

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