Quelques heures après un séminaire du gouvernement à Matignon aux allures de conseil des ministres consacré au travail, Gabriel Attal a pris la parole dans le 20 heures de TF1 ce mercredi 27 mars. Au moment où les dépenses sociales comme l'indemnisation des chômeurs sont dans le viseur de l'exécutif pour combler le déficit qui a dérapé l'an dernier, le Premier ministre était attendu sur l'engagement "total" de son gouvernement pour "la désmicardisation du pays" et le "retour à l'emploi".
Interrogé par Gilles Bouleau, le Premier ministre a d'abord évoqué le départ du proviseur du lycée Ravel, à Paris. "Une forme d'entrisme islamiste se manifeste notamment dans nos établissements scolaires", estime-t-il, avant de rendre hommage au proviseur qu'il déclare avoir reçu à Matignon : "Il devait partir à en juin à la retraite, il a décidé de partir plus tôt". Quant à la jeune fille à l'origine de l'altercation, "l'État va porter plainte contre elle pour dénonciation calomnieuse", affirme Gabriel Attal.
"La situation est sérieuse", assure ensuite le Premier ministre au moment d'aborder le déficit de la France, qui s'est envolé à 5,5%. "Il n’y a pas eu de dérapage dans les dépenses de l'État, argumente-t-il. En revanche, on a eu moins de recettes que prévu parce qu'il y a eu un ralentissement économique. Pendant le Covid, tout le monde n'a pas protégé l'emploi autant que l'a fait la France, et la guerre en Ukraine et l'inflation ont aussi mis nos finances à rude épreuve."
"Nous gardons l'objectif de passer sous les 3% de déficit en 2027, annonce clairement le locataire de Matignon. Nous aurons l'occasion de présenter à la mi-avril la trajectoire envisagée pour les trois prochaines années. L'objectif reste d'arriver au plein emploi pour augmenter les recettes de l'État". Le budget 2025 sera abordé d'ici l'été.
Interrogé par les journalistes présents sur le plateau de TF1 sur la possibilité de taxer les superprofits pour combler une partie de ce déficit en nette augmentation, Gabriel Attal affirme ne "jamais (avoir) eu de dogme sur le sujet" des superprofits, rappelant notamment que les énergéticiens ainsi que les laboratoires de biologie avaient déjà été soumis à une taxe spécifique.
"Mais j'ai deux lignes rouges", a ajouté le chef du gouvernement : "ne pas augmenter les impôts des classes moyennes des Français qui travaillent ou des Français qui ont travaillé toute leur vie et qui gagnent toujours un peu trop pour avoir des aides mais jamais assez pour pouvoir s'en sortir convenablement tout seuls", ni ceux des entreprises qui embauchent, "pour ce qui permet de financer le travail des Français".
L'assurance-chômage représente 45 milliards d'euros de dépense chaque année, elle est envisagée par l'exécutif pour réaliser des économies. "Il y aura une réforme de l'assurance-chômage cette année, confirme Gabriel Attal. De nouvelles négociations auront lieu avec les partenaires sociaux".
Le Premier ministre dessine trois pistes en vue de cette réforme future réforme. "D'abord, la durée d'indemnisation. Après un an, il y a beaucoup moins de reprise d'emploi, l'une des pistes est donc de réduire de plusieurs mois cette durée d'indemnisation". Ensuite, le Premier ministre compte s'attaquer au "temps qu'il faut avoir travaillé pour bénéficier du chômage".
"On peut imaginer dire qu'il faut travailler davantage sur les 24 derniers mois ou apprécier les six mois sur une durée moins longue", explique-t-il. La troisième piste envisagée, "celle du niveau d'indemnisation du chômage", est, concède-t-il, l'une des pistes qui a ma préférence". "Je veux que nous ayons les paramètres de la réforme à l'été pour une entrée en vigueur à l'automne", précise-t-il.
Gabriel Attal a également rappelé son intention de "désmicardiser" la France, "revoir le système des allégements de cotisations" pour que cela incite "davantage à augmenter" les bas salaires. "On a un système qui fait que, en fait, il n'y a plus beaucoup d'intérêts pour quiconque d'augmenter les salariés qui sont au SMIC. L'employeur, ça lui coûte très cher, le salarié au SMIC, il va à la fin gagner moins", a justifié sur TF1 le Premier ministre. "Il faut avoir des allègements de cotisations qui incitent davantage à augmenter les salariés", a-t-il insisté.
Enfin, le chef du gouvernement a affirmé vouloir lancer "une grande initiative" pour "mieux prévenir les accidents au travail" et "améliorer la qualité de vie au travail". "On a trop d'accidents au travail en France, on a trop de Français qui meurent au travail", considère-t-il, évoquant notamment la statistique de "deux" morts par jour. Pour améliorer la situation, Gabriel Attal prévoit de "réunir l'ensemble des partenaires, des partenaires sociaux, les élus, les parlementaires pour qu'il y ait une grande initiative prise sur ce sujet".
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