Préparez vous à entendre le Rassemblement national parler écologie. C'est l'un des thèmes que Marine Le Pen souhaite aborder durant la campagne des Européennes qui auront lieu le 26 mai prochain. Pour cela, un slogan : "Priorité au local avant le global".
Pour porter le sujet, le parti fait confiance à Hervé Juvin, le "monsieur environnement" du RN, positionné en cinquième position sur la liste pour le scrutin. "L'écologie ce n'est pas ce qu'on vous raconte, les parcs à éoliennes et les taxes sur le diesel", déclarait-il en janvier dernier.
Cet essayiste de 63 ans, ancien conseiller de l'ex-Premier ministre centriste Raymond Barre, donne d'ailleurs une conférence ce jeudi 14 février à Lyon pour parler "énergie, alimentation, (et) territoires". Marine Le Pen et la tête de liste pour les européennes, Jordan Bardella, y assisteront, après avoir visité dans la même ville un salon de "la transition énergétique des bâtiments et des territoires".
L'écologie n'a jamais été un thème dominant au FN, devenu RN. Son président pendant 40 ans, Jean-Marie Le Pen, "ne voulait pas en entendre parler. Pour lui c'était une préoccupation de bobos", rappelle Stéphane François, chercheur associé au Groupe Société Religion Laïcité (CNRS, EPHE, PSL).
Mais pour Hervé Juvin, pour qui la souveraineté est au centre des enjeux, "l'écologie ça commence par la fin de l'individu hors sol" et "par ces hommes et ces femmes que nous sommes, bien sur nos territoires".
C'est donc une écologie très "localiste" et identitaire que promeut celui qui est devenu la caution verte du parti. "On ne répondra aux problèmes écologiques actuels qu'avec des états en pleine possession de leur territoire, qui contrôlent l'économie et leurs frontières". Car "si on a 300 millions d'habitants en France, on détruit nos écosystèmes et on fait disparaître la diversité des cultures", liée "à l'adaptation aux conditions naturelles", selon lui.
L'écologie à l'extrême droite n'est cependant pas un phénomène nouveau. Elle est apparue dans des groupes ultraradicaux dans les années 70, et "s'inscrit dans un discours très identitaire", selon Stéphane Francois. Dans les années 90, elle était défendue par la Nouvelle Droite incarnée par l'essayiste Alain de Benoist, dans la revue à laquelle Hervé Juvin collabore régulièrement.
L'écologie faisait aussi partie du discours de Bruno Mégret, qui a fait sécession du FN en 1998, et dont certains ex-partisans sont revenus au Rassemblement national à des postes clés. L'ancien dissident défendait "une écologie des populations, vues comme des espèces animales sur des territoires donnés", décrypte Stéphane François.
Au FN, "le seul à avoir eu un discours localiste et écologiste, c'est Laurent Ozon", issu du courant identitaire et qui a démissionné du parti en 2011.
Aujourd'hui, le RN veut se différencier de l'écologie jugée "punitive" des taxes, défendues par les écologistes d'EELV, et prône une écologie "enracinée", au nom de la cohérence d'un projet qui "défend l'idée de limite", fait valoir le directeur de la communication du RN pour les européennes, Philippe Vardon, ancien responsable du Bloc identitaire.
"Il faut tourner le dos au libre-échange, faire du localisme", favoriser les "circuits courts", en vue d'une "revitalisation des territoires oubliés", plaide Marine Le Pen. Son entourage espère ainsi attirer les électeurs "sensés qui trouveront ce projet cohérent".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte