Marine Le Pen organisait sa "fête du drapeau" à Mantes-la-Ville (la seule ville d'Île-de-France aux mains du Rassemblement national), dimanche 23 septembre. Elle en a profité pour annoncer des renforts venus des Républicains. Est-elle en train de vaincre son isolement historique ? Non, on n'en est pas là.
Ce n'est pas parce que Marine Le Pen se réjouit de voir Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud - l'un ancien ministre de Nicolas Sarkozy et l'autre ancien député LR de Gironde - la rejoindre, incessamment sous peu pour les européennes, que le Rassemblement national a changé de dimension. Ce sont deux renforts qui ne se font qu'à titre individuel.
Disons que ce sont deux électrons qui se libèrent, deux anciens élus qui n'étaient pas très éloignés des idées du Rassemblement national, et qui sont sur le point de franchir le pas. Mais le compte n'y est pas pour Marine Le Pen.
Surtout, ça ne vient pas compenser l'annonce de Nicolas Dupont-Aignan, qui partira tout seul aux élections européennes. Il a indiqué dimanche, lors de son meeting de rentrée, qu'il serait tête de liste (une liste d'union des droites). Ça, c'est une moins bonne nouvelle pour elle.
Le président de Debout la France (DLF) peut-il faire de l'ombre à Marine Le Pen ? C'est faire beaucoup de crédit à Nicolas Dupont-Aignan. Mais il est certain que s'il avait été avec elle, elle aurait été plus forte. D'autant qu'ils sont quasiment sur la même ligne : eurosceptiques et carrément proches sur le sujet de l'immigration.
Le compte n'y est pas pour Marine Le Pen
Alba Ventura
Mais l'approche des européennes et le sentiment nationaliste et populiste qui se répand partout ont changé la donne. On est donc loin déjà du compagnonnage de la campagne présidentielle et de la main tendue par Marine Le Pen récemment au patron de DLF.
Nicolas Dupont-Aignan se dit qu'il a une chance à saisir. Marine le Pen se dit qu'elle aurait bien travaillé avec lui, mais pas jusqu'à lui confier la tête de liste. Faut pas pousser ! Résultat : c'est chacun chez soi.
Est-ce pénalisant pour Marine Le Pen ? On le verra le 26 mai prochain à l'issue des élections européennes. Pour l'instant ce qu'on voit, ce sont des sondages qui donnent Nicolas Dupont-Aignan à 6/7% et Marine le Pen loin devant, à 21%, au coude à coude avec La République en Marche, à 21,5% (dans la toute dernière enquête Odoxa). Il ne fait pas encore le poids, mais il peut lui prendre quelques points.
Vous savez, des souverainistes de droite comme Nicolas Dupont-Aignan, il y en a souvent eu par le passé. Souvenez-vous de Philippe de Villiers et Charles Pasqua : ils étaient là pour contenir le FN à l'époque.
Mais aujourd'hui, il ne s'agit plus de ça. Aujourd'hui, une partie des souverainistes se confond avec ceux qui se font appeler "les patriotes". Et ce qui se joue là : c'est une concurrence, une rivalité politique, dans laquelle les électeurs feront leur marché.
Ce qui ne fait pas les affaires de Marine Le Pen. Dupont-Aignan, c'était sa première ouverture. Elle avait besoin d'élargir. La voilà toujours à l'étroit dans son parti.
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