pour les syndicats, pas d'appel automatique à faire "barrage" à l'EXTRÊME DROITE
À l'approche de la présidentielle, la plupart des syndicats multiplient les prises de parole contre l'extrême droite. Mais ils adopteront des positions nuancées en cas d'accession de Marine Le Pen au second tour, dimanche.
Très attachée à l'indépendance des syndicats vis-à-vis des partis, la confédération Force ouvrière "ne donnera pas de consigne de vote" si Marine Le Pen affronte Emmanuel Macron à l'issue du premier tour, selon son secrétaire général, Yves Veyrier. Même point de vue du côté de la CFTC, dont le président, Cyril Chabanier, affirme à l'AFP que "les consignes de vote, c'est dépassé". La CFE-CGC, qui abrite le puissant syndicat de policiers Alliance, classé à droite, ne donne habituellement pas non plus de consigne.
Solidaires devrait comme en 2017 s'accorder sur la formule "Pas une voix pour l'extrême droite" - qui laisse la possibilité de l'abstention. À la CGT, où cette position avait été prise en 2017, il y aura, si la situation se présente, un "débat", confie Pascal Debay, du collectif confédéral de lutte contre les idées d'extrême droite et le racisme.
En cas d'affrontement Le Pen/Macron, l'Unsa invitera les citoyens à participer, à ne pas voter pour l'extrême droite, et à "privilégier les candidatures républicaines", mais ne nommera pas Emmanuel Macron, selon le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure. Seul le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, appellerait clairement à voter pour Emmanuel Macron.