"Le vrai Kylian" : Mbappé de retour à son meilleur niveau avec le Real Madrid, avant de défier Liverpool en Ligue des champions

Mode galactique activé. C'est un Kylian Mbappé retrouvé qui s'apprête à défier Liverpool avec le Real Madrid, dans un choc de haut vol lors de la 4e journée de Ligue des champions, mardi 4 novembre à Anfield. Un an après son arrivée dans la capitale espagnole, l'attaquant français semble enfin revenu au sommet de son art.

C'est simple, à 26 ans, il réalise son meilleur début de saison en termes statistiques : 21 buts en 17 matchs toutes compétitions confondues avec les Merengues et l'équipe de France. Jusqu'ici sa meilleure marque en carrière remontait à l'exercice 2023-2024 avec 17 réalisations à ce stade de l'année.

"Cette année, il a mis tout le monde d'accord ! Depuis que Lionel Messi et Cristiano Ronaldo ont quitté le championnat, on n'était plus habitués à voir un joueur avec plus d'un but par match", juge Grégory Béranger, ex-joueur français expatrié en Espagne de 2005 à 2013, qui est maintenant intendant au club d'Elche.
Mais au-delà de ses contributions, avec quatre passes décisives à ajouter à son compteur, l'ancien Parisien se montre surtout déterminant dans le jeu. Tout sauf anodin pour Kylian Mbappé, qui sort de deux saisons avec 44 buts inscrits - son record en carrière -, ce qui n'empêchait pas les critiques.

Cette fois, le débat sur son positionnement comme numéro 9 est refermé. Maladroit, trop déporté sur l'aile gauche et peu connecté à ses partenaires à Madrid il y a quelques mois encore, le Bondynois se trouve aujourd'hui les yeux fermés avec le Turc Arda Güler, qui l'a déjà servi à six reprises. Mieux, il est devenu un catalyseur du Real avec ses qualités de vivacité et de finition mises au service du collectif. 

"Le meilleur Kylian"

"On voit le Kylian qui nous a impressionné au PSG, le meilleur Kylian. Physiquement, il est bien. On sent qu'il a profité des vacances après la Coupe du monde des clubs pour se reposer mentalement", confirme Pablo Polo, journaliste spécialiste du Real Madrid pour le quotidien espagnol Marca. Il rappelle qu'avant lui, Zinédine Zidane et Karim Benzema avaient déjà aussi une première année mitigée.

Désormais, le Français semble plus léger sur le terrain. À tel point que son entraîneur, Xabi Alonso, a dû récemment botter en touche pour réfuter l'existence d'une "Mbappé-dépendance", malgré sa participation à plus d'un but sur deux de la Maison Blanche (20/34). "Carlo Ancelotti avait divisé le rôle de leader entre Vinicius et Kylian. Là, le groupe est fait autour de Kylian et cela marche bien", constate Pablo Polo.

"En ce moment, Kylian a des jambes de feu, ça se voit. Dans sa tête, tout va bien. Même quand c’était moins bien, ça ne l’a pas empêché de marquer des buts. Mais là, il dégage beaucoup de puissance, de vitesse. Il en fait encore plus, tout en gardant une efficacité qui est toujours hors norme", saluait d'ailleurs Didier Deschamps, avant le dernier rassemblement de l'équipe de France début octobre.

Auteur de l'ouverture du score pour son premier clasico victorieux contre le FC Barcelone il y a neuf jours (2-1), il a également fait preuve d'un grand instinct pour tromper le gardien catalan d'une volée lointaine, sans contrôle, avant que le but ne soit refusé pour un hors-jeu millimétré. Preuve d'un capital confiance à son paroxysme.

Sérénité nouvelle et communication assurée

Il faut dire que sur le plan extra-sportif aussi, la sérénité est de mise. Si son litige avec le PSG, à qui il réclame toujours 55 millions d'euros de salaires et primes impayés, n'est pas encore réglé, le joueur a retiré en juillet une plainte pénale déposée contre X pour "harcèlement moral et tentative d’extorsion de signature", selon L'Equipe. De quoi argumenter en faveur d'une volonté d'apaisement.

Idem pour l'épisode de Stockholm : le champion du monde y avait été aperçu un soir de match de l'équipe de France en octobre 2024, avant que la presse locale ne l'associe à une affaire de "viol et agression sexuelle". Le parquet suédois avait finalement clos l’enquête, faute de preuves suffisantes et sans jamais citer son nom.

À l'inverse, c'est un Kylian Mbappé à la communication de nouveau assurée qui a refait surface, entre prises de parole médiatiques, notamment sur M6, et phrases bien senties en conférence de presse.

"Je ne brise pas de tabou si je dis que je peux enfiler des buts contre n’importe qui", assurait-il ainsi avec aplomb lors de la dernière trêve internationale, se disant capable d'en marquer cinq contre l'Azerbaïdjan pour battre le record en sélection d'Olivier Giroud (57, contre 53 pour lui désormais).

Pour les Bleus, c'est évidemment de bon augure à quelques mois de la Coupe du monde 2026. En attendant, c'est face à une équipe de Liverpool dans le doute (6 défaites sur les 8 derniers matchs), que le goleador tricolore va tenter de poursuivre sur sa lancée en Ligue des champions et prendre une petite revanche sur le passé.

"Après le match contre Liverpool l'an dernier, cela a été le début d'une phase très compliquée pour lui. Cette fois, il y revient comme le vrai Kylian Mbappé", résume Pablo Polo, en référence à cette rencontre de novembre 2024, où le buteur avait manqué un pénalty dans l'antre des Reds.

Nul doute qu'en offrant une quatrième victoire de suite dans la compétition aux siens ce mardi, il effacerait les mauvais souvenirs de l'époque.

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