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Emmanuel Macron, tenté de renommer Sébastien Lecornu à Matignon, crispe son propre camp
Si l'option d'une reconduction de Sébastien Lecornu paraît politiquement risquée, elle est néanmoins envisagée par le président de la République, comme le rapportent ses interlocuteurs.
Sébastien Lecornu et Emmanuel Macron, le 26 mai 2025
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
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Sébastien Lecornu l'a assuré : il ne court "pas après le job" de Premier ministre. Malgré tout, le locataire de Matignon démissionnaire pourrait rempiler pour un nouveau mandat. Et pour cause, Emmanuel Macron serait tenté de le renommer à cette fonction.
Tandis que le délai de 48 heures annoncé par l'Élysée pour choisir un nouveau Premier ministre arrive à son terme, le président de la République a face à lui plusieurs choix : nommer Jean-Louis Borloo, personnalité politique consensuelle, ou reconduire l'un de ses fidèles.
Le "moine-soldat" Sébastien Lecornu coche des cases qu'il a lui-même indiquées comme souhaitable pour le portrait-robot du prochain Premier ministre. Il n'a, a priori, pas d'ambitions présidentielles pour 2027. Avec lui, Emmanuel Macron est dans sa zone de confort et la gauche a plutôt apprécié leurs échanges.
Un sentiment de "trahison démocratique"
Une telle nomination est déjà abondamment critiquée par les oppositions et y compris dans le camp présidentiel. "La grande tentation, c’est Lecornu 2, mais c’est une connerie", estime l'un de ses interlocuteurs cités dans Le Figaro. Cette option est jugée comme étant risqué pour un observateur de la vie politique, qui craint, auprès de RTL.fr, un sentiment de "trahison démocratique" pour les Français.
Peu emballé par cette hypothèse, Gabriel Attal a appelé Emmanuel Macron, France 2, à "partager le pouvoir et ne pas donner le sentiment de s'acharner à vouloir garder la main sur tout". "Je pense que c'est ce qui explique aussi la difficulté d'un certain nombre de partis politiques, de l'opposition, de l'ancienne opposition, à se mettre autour de la table pour parler du fond", a-t-il ajouté ce vendredi 10 octobre.
"Je ne comprendrais pas qu'il y ait une 'renomination'", a affirmé la ministre démissionnaire de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur Franceinfo. "Cela n'enlève rien à son mérite" mais "c'est le message que nous envoyons aux Français" qui poserait problème, selon elle. "Il faut entendre ce que les Français nous disent", a-t-elle ajouté.
"Ce que les Français attendent, c'est une rupture. Et donc il faut que ce Premier ministre soit en rupture avec les gouvernements précédents (...) Ça doit être une personnalité qui n'est pas du camp macroniste.", a-t-elle ajouté.
"Il faut partir d'une page blanche"
Un cadre du parti Horizons d'Édouard Philippe "ne pense pas" que cela se passera bien si Sébastien Lecornu est reconduit.
Le patron de l'UDI et du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille, a, lui aussi, rejeté cette hypothèse, poussant pour la nomination de Jean-Louis Borloo à Matignon. "Si on repart avec un gouvernement 'Lecornu II', ça ne va pas être un bon signal. Quelqu'un qui a travaillé dans l'opacité, qui a été obligé de démissionner et qui reviendrait dans ces conditions-là, on voit bien que les forces politiques (seraient) très mal à l'aise, voire hostiles. Il faut partir d'une page blanche", a-t-il indiqué sur LCI.
