Emmanuel Macron rappelle à l'ordre ses ministres et leur demande de "s'occuper des affaires pour lesquelles ils sont nommés"

Le président de la République a plaidé ce jeudi 3 juillet pour "discipliner la parole" au sein d'une équipe ministérielle où des divergences sont régulièrement étalées au grand jour, dont une dernière en date entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau.

"Si on se met à avoir des ministres qui s'occupent de tout, ça ne s'appelle plus un gouvernement", a insisté le chef de l'État en marge d'un déplacement à Roquefort-sur-Soulzon, dans l'Aveyron. Cette sortie du président intervient après une passe d'armes au sein de la coalition gouvernementale autour des énergies renouvelables.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a prôné un moratoire sur l'éolien et le solaire. Emmanuel Macron lui a répondu ce jeudi qu'en matière d'énergie la France a "besoin de renouvelable" pour atteindre la neutralité carbone en 2050. "Ce n'est pas une bonne idée de dire qu'on ne va plus faire de renouvelable dans notre pays, qu'on ne va plus investir", a également ajouté le chef de l'État.

Déclarant que "chaque ministre" devait désormais "s'occuper des affaires pour lesquelles il est nommé", le président français a, néanmoins, appelé à ne pas "tout caricaturer" et à "sortir des lubies".

François Bayrou appelle à cultiver "l'esprit de responsabilité"

Au même moment sur BFMTV, le Premier ministre a demandé à ses ministres de la droite et du centre de cultiver "l'esprit de responsabilité", ce qui "leur permettra de s'exprimer avec un tout petit peu plus de nuances".

François Bayrou a aussi tenu à rappeler la formation d'un gouvernement composé de personnalités "qui avaient occupé des responsabilités" et "vous (ne) menez pas comme une classe enfantine". "Puis il y a eu des campagnes internes, des mouvements politiques", a souligné le chef du gouvernement, alors que plusieurs de ses partenaires politiques semblent avoir des ambitions présidentielles, dont le président des Républicains Bruno Retailleau.

François Bayrou a fini par démentir toute pagaille sur des énergies renouvelables qui apparaît déjà comme un "sujet arbitré". "Il n'y a aucune marge pour les jeux ou pour les pièges des uns contre les autres", a-t-il conclu.