Même pas peur. Il y a une semaine, l'Élysée a alimenté, une fois de plus, la possibilité d'un recours par le président de la République à une dissolution. Si et seulement si une situation de blocage est observée au Palais Bourbon. Mais dans les couloirs de l'Assemblée, ce rappel résonne comme un coup de pression à destination des députés des oppositions, mais aussi des élus de la majorité présidentielle.
Autre élément venu rappeler à l'ordre les députés : un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche montre qu'en cas de nouvelles élections législatives, les rapports de force dans l'hémicycle resteraient les mêmes... sauf pour le Rassemblement national qui gagneraient de nouveaux députés. Selon ces projections, le parti d'Eric Zemmour, Reconquête, ferait aussi son entrée à l'Assemblée.
Pour l'instant, Elisabeth Borne a utilisé quatre fois l'article 49.3 qui permet de faire adopter un texte, contre l'avis de l'Assemblée nationale.
Difficile de trouver des députés qui vous diront qu'une dissolution de l'Assemblée nationale est une bonne idée et que ce scenario fait partie des plus probables. Tous pointent la possibilité d'un renforcement de la présence du Rassemblement national.
Les Français "ne souhaitent pas" une dissolution, nuançait le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Dans les rangs de la majorité à l'Assemblée, ce ballon d'essai de la présidence a fait grincer des dents. Des députés MoDem et Horizons, le parti d'Edouard Philippe, ont dénoncé la méthode, lors d'une réunion de l’intergroupe comme le rapportait Le Parisien. "Sur cette histoire de dissolution, ça s'est emballé tout seul, nous raconte un député Renaissance. Si on dissout à l'heure actuelle, on a moins de députés".
Pour la version officielle, le parti Renaissance a assuré, le 8 novembre "être prêt" en cas de dissolution de l'Assemblée nationale, où le gouvernement ne dispose que d'une majorité relative, mais estimé qu'elle n'était "ni souhaitable ni possible à ce stade". Le porte-parole du parti, Loïc Signor, a reconnu l'existence d'une "note de travail (...) comme dans n'importe quel parti organisé, au cas où il y aurait dissolution".
Du côté de la Nupes, pas question de montrer à ses adversaires que la possibilité d'une dissolution déclenche des sueurs froides. Selon les informations de RMC, la France insoumise va lancer une campagne contre la vie chère. Un moyen de continuer à préempter le sujet du pouvoir d'achat et de l'inflation, dans l'optique d'une dissolution.
"C'est un tour de chauffe. Les campagnes, c'est ce qu'on sait faire. On est ultra prêts ! On est députés et surtout militants", a indiqué un député insoumis à RMC. Imprimé à 2 millions d'exemplaires, un tract sera diffusé par les militants sur le terrain à partir de la semaine prochaine. Un air de campagne souffle ainsi dans les rangs de la France insoumise.
Au Rassemblement national, on prépare le terrain d'un retour en campagne. "Cela ne nous fait pas peur",, assurait le vice-président RN Sébastien Chenu sur BFMTV. "Nous sommes prêts à partir en campagne, nous sommes prêts à gouverner le pays (...) Si les Français veulent (…) confier cette majorité au Rassemblement national pour porter une autre politique, on ne va pas se défiler", a-t-il ajouté.
Le nouveau président du parti Jordan Bardella a annoncé, le 9 novembre, planchait sur "un plan Matignon" dans l'optique d'une dissolution. Il est constitué d'un rétroplanning visant à préparer l'entrée en campagne et ensuite la campagne en elle-même du parti.
Dans Le Journal du dimanche, Marine Le Pen a indiqué : "Je n’appelle pas à une dissolution. Je considère qu’Emmanuel Macron n’a aucun intérêt à l’opérer (...) Si Emmanuel Macron utilise la dissolution comme une menace, elle ne nous fait pas peur. Nous n’avons aucune crainte à repartir en campagne ! Nous pourrions en ressortir beaucoup plus puissants qu’aujourd’hui, voire en capacité d’avoir un Premier ministre"
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte