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Propos jugés racistes à l'Assemblée : le député RN Grégoire de Fournas exclu 15 jours de l'hémicycle

Le bureau de l'Assemblée nationale s'est prononcé en faveur de la sanction la plus lourde à l'encontre du député RN auteur d'une interpellation jugée raciste en séance jeudi. Grégoire de Fournas sera privé pendant deux mois de la moitié de son indemnité parlementaire et ne pourra pas prendre part aux travaux de l'Assemblée pendant quinze jours.

Le député RN Grégoire de Fournas a été accusé d'avoir proféré une insulte raciste à l'assemblée nationale
Le député RN Grégoire de Fournas a été accusé d'avoir proféré une insulte raciste à l'assemblée nationale
Crédit : Arthur Nicholas Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
La rédaction numérique de RTL & Thomas Despré

La sanction est tombée. Le bureau de l'Assemblée nationale a finalement décidé de demander la suspension temporaire du député du Rassemblement national Grégoire de Fournas après ses propos jugés racistes lancés dans l'hémicycle en pleine séance de questions au gouvernement jeudi 3 novembre. L'instance, qui a auditionné le mis en cause ce vendredi, a décidé à l'unanimité, à l'exception des votes de ses membres RN, d'appliquer la sanction la plus lourde parmi ses peines disciplinaires : la censure avec exclusion temporaire. La mesure a été entérinée par un vote à l'Assemblée.

Cette disposition, permise par le règlement de l'Assemblée pour sanctionner un député qui "se livre à des manifestations troublant l'ordre ou qui provoque une scène tumultueuse", comme l'a rappelé la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, prévoit "la privation, pendant deux mois, de la moitié de l'indemnité parlementaire allouée au député", ainsi que "l'interdiction de prendre part au travaux de l'Assemblée et de reparaître dans le Palais de l'Assemblée jusqu'à l'expiration du quinzième jours de séance qui suit celui où la peine a été prononcée". En cas de récidive, Grégoire de Fournas pourrait cette fois être exclu pour trente jours de séance.

Le bureau de l'Assemblée, la plus haute instance collégiale de l'institution, s'est réuni pendant près de deux heures vendredi, en présence notamment de la présidente de la chambre, Yaël Braun-Pivet, et de ses six vice-présidents, dont deux sont issus du RN. Grégoire de Fournas a pu défendre sa position devant les 22 membres de l'instance, accompagné par la présidente du RN Marine Le Pen. Cela n'a pas empêché le bureau de s'accorder sur la peine la plus lourde. Nupes et majorité présidentielle avaient plaidé jeudi en ce sens, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, LFI et Les Verts appelant également à la démission du député RN.

Une décision saluée par l'ensemble de l'hémicycle, excepté le RN

Peu après le vote des députés, Grégoire de Fournas, absent de l’hémicycle vendredi, s'est dit "innocent des faits qui lui sont reprochés". "Je ressens cette sanction d’une dureté inouïe avec une grande injustice. Mais respectueux de l’institution, je m’y soumets," a-t-il écrit sur Twitter.

À écouter aussi

D'après le compte-rendu des débats publié jeudi soir sur le site de l'Assemblée nationale, Grégoire de Fournas a lancé aux alentours de 17h la phrase "Qu'il[s] retourne[nt] en Afrique" pendant une question au gouvernement de l'élu Insoumis Carlos Martens Bilongo sur le "drame de l'immigration clandestine". Le RN assure que son député parlait du "bateau" humanitaire Ocean Viking, mentionné plus tôt par Carlos Martens Bilongo, et en "aucun cas" du député, élu noir du Val-d'Oise. "Ma personne a été attaquée mais aussi les personnes qui me ressemblent. Des millions de Français ont été attaqués hier. En 2022, nous ne devons pas laisser place à ces idées", a affirmé Carlos Martens Bilongo ce jeudi lors d'un rassemblement de soutien organisé à proximité de l'Assemblée.

Sur les différents bancs de l'Assemblée, cette sanction maximale est approuvée, exceptée dans le camp du Rassemblement national. Le groupe RN la fustige, en particulier Marine Le Pen qui dénonce un "procès politique", qu'elle estime "contraire à la démocratie et à la liberté d'expression". Le député mis en cause, Grégoire de Fournas, ressent quant à lui cette sanction avec "une dureté inouïe". L'Insoumis Carlos Martens Bilongo se dit en revanche "soulagé" par cette décision. "Je pense que l'ensemble des Français auront constaté qui a voté pour et qui a voté contre. Les masques tombent [...] J'ai toujours été profondément convaincu que c'était un groupe raciste, et ça se confirme encore une fois", a déclaré le député NUPES du Val d'Oise. 

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