Dans certains couloirs, ce mot ôte instantanément toute sérénité. L'éventualité d'une dissolution de l'Assemblée plane au-dessus de la tête des députés et des membres du gouvernement. Pourtant, cette hypothèse prend de plus en plus d'ampleur. Emmanuel Macron n'avait pas hésité à brandir la menace, en cas de blocage à l'Assemblée.
Selon Le Journal du Dimanche, cette possibilité a depuis fait son chemin. À tel point que le parti Renaissance a déjà préparé la mise en place de cette dissolution. Calendrier d'investitures, formations des candidats, rétroplanning... La majorité est prête.
Avec cette dissolution, Emmanuel Macron espèrerait, selon Le JDD, envoyer un message à ses alliés du MoDem, mené par François Bayrou et d'Horizons, dirigé par Edouard Philippe. Selon un proche du président, "il y a un sujet de gestion de la majorité, et la dissolution permet de rappeler qui est le chef. Le message, c’est : si vous continuez à déconner avec des amendements perçus par l’Élysée comme orthogonaux avec la doctrine macroniste, ça peut devenir un problème".
Pour l'instant, la menace de la dissolution ressemble surtout à un ballon d'essai. Les ministres ont nuancé cette hypothèse. Invité de l'émission Dimanche en politique sur France 3 le 6 novembre, Olivier Véran a indiqué que les Français "ne souhaitent pas" une dissolution de l'Assemblée nationale. "Je ne vis pas dans un référentiel qui consisterait à donner une date de péremption à l'Assemblée nationale que nous ont confiée les Français", a déclaré le porte-parole du gouvernement.
L'ancien ministre de la Santé estime que "les Français ne le souhaitent pas". "Je pense que les Français nous ont accordé une majorité relative pour nous pousser à avoir des démarches d'accord transpartisan, à être capable de sortir un peu des postures", a-t-il précisé.
Même nuance apportée par le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau. La dissolution "est par nature dans l’air depuis que s’est constituée cette majorité relative. Je considère que les termes ne sont pas posés aujourd’hui pour une dissolution", a-t-il indiqué lors de l’émission Questions politiques sur France inter.
Du côté de l'Assemblée et du groupe Renaissance, l'incertitude plane. Un député macroniste s'avance et assure : "La dissolution, je n'y crois pas du tout". "Pour la faire, il faut être certain et assuré d'avoir plus de députés", ajoute-t-il. Et l'affirmation n'a rien d'une évidence.
Selon un sondage Ifop réalisé par Le Journal du Dimanche, si les élections législatives avaient lieu demain, les équilibres resteraient les mêmes au sein de l'hémicycle. Sauf... pour Marine Le Pen. Le Rassemblement national recueillerait 21% des suffrages, contre 19,2% en juin dernier. À noter aussi que le parti d'Eric Zemmour, Reconquête obtiendrait 5,5%, soit une hausse de 1,2% point. Au total, l’extrême droite représenterait 26,5% des suffrages.
Un sondage qui devrait faire réfléchir les proches du président favorables à une dissolution. Un macroniste issu de la droite considère, lui, comme "évident" de jouer la carte de la menace. "Ça marche, ça fait peur à tout le monte, tout le temps. Et Emmanuel Macron montre qu'il est le maître du temps", conclut-il. Un système à court terme gagnant-gagnant pour le président.
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