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Emmanuel Macron à Bercy le 30 août 2016, après avoir démissionné du gouvernement
Crédit : MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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Il s'agit d'une bataille d'idéologie. Depuis la démission du gouvernement du ministre de l'Économie pour se consacrer à "En Marche !", Emmanuel Macron intrigue. Après les rumeurs qui ont annoncé son départ de Bercy, celles qui anticipent sa candidature à l'élection présidentielle prennent le relais. Son mouvement politique qualifiée comme étant ni de droite, ni de gauche par l'ancien ministre qui laisse planer le doute sur ses intentions pour l'année à venir.
Récemment, la déclaration d'Emmanuel Macron affirmant qu'il n'est "pas socialiste", tout en soulignant qu'il est de gauche, relance le débat concernant son appartenance politique. Et c'est ainsi que de nouvelles formulations et concepts sont évoqués par la classe politique pour tenter de définir l'homme. Décryptage des différents termes employés.
C'est Emmanuel Macron en personne qui a lancé l'expression de la "gauche du réel". Dans un entretien au Monde, l'ancien membre du gouvernement l'oppose à la "gauche statutaire". "Il y a aujourd'hui une gauche du réel, qui veut que les choses changent et à laquelle j'adhère et une gauche statutaire", indique le protégé de François Hollande, qui en profite au passage pour égratigner deux candidats à l'élection présidentielle : "Aujourd'hui, quand j'écoute Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg, ils ne veulent pas s'allier avec cette gauche du réel. Ils ne veulent même plus aller vers François Hollande et qui a voulu allier ces deux gauches".
La gauche du réel version Emmanuel Macron correspondrait à une recomposition de l'éventail politique et plus précisément de la gauche. Pourquoi ne pas envisager une "suppression des frontières droite-gauche", comme le souligne Le Monde. "La gauche du réel a à parler avec les centristes et une partie de la droite qui est beaucoup plus proche de cette gauche que de Nicolas Sarkozy".
Le concept de la gauche du réel est arrivé aux oreilles de Manuel Valls. Le Premier ministre a aussi sa vision du mouvement. À l'antenne de RTL, il explique : "Cette gauche du réel, sociale, qui réforme, cette gauche qui assume les responsabilités dans l'exercice du pouvoir, c'est moi". Le Premier ministre insiste sur le fait que "l'idée du dépassement du Parti socialiste, je le dis depuis des mois, des années (...) Sur le rassemblement face à l'extrême droite et au bloc réactionnaire, je ne cesse de le dire. Nous avons une longue histoire de la gauche française".
Manuel Valls en profite pour glisser une attaque à son ancien ministre, en précisant que c'était à lui de choisir s'il désirait se placer en allié ou en rival du gouvernement. "Il n'y a pas de voie possible en dehors de cette famille politique
L'expression a été lâchée par Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du Parti socialiste a déclaré sur iTélé que l'ancien ministre était "en train de devenir la deuxième droite". Il a ironisé sur "l'engouement de la droite" : "Ce qui était fascinant ce week-end, c'est de voir l'engouement de la droite pour Emmanuel Macron. il est en train de devenir la deuxième droite (...) Emmanuel Macron a un espace politique dans le moment présent parce qu'il n'y a pas de candidat. Il n'y a pas le candidat de la droite et il n'y a pas le candidat de la gauche. Le jour où ces deux candidat seront présents, on se retrouvera dans les situations classiques sous la Ve République".
Le premier secrétaire du Parti socialiste s'est inspiré de l'expression "deuxième gauche", évoquée par Michel Rocard en 1977. D'après lui, le parti devait incarner une nouvelle gauche, moderne, refermant l'héritage marxiste pour s'ouvrir à l'économie de marché", comme l'explique 20Minutes. Selon Le Monde, "il y a aujourd’hui, au sein du Parti socialiste, dans les ministères, dans les think tanks de la gauche et dans ceux qui rêvent de la refonder, quantité de ses disciples, nourris par cette 'deuxième gauche' social-démocrate, redistributrice et réaliste, qu’il avait incarnée".
La pique de Jean-Christophe Cambadélis est d'autant plus lourde de sens qu'Emmanuel Macron se réclame de l'héritage de Michel Rocard. Dans un entretien à L'Express, l'ancien ministre de l'Économie saluait le fait que Michel Rocard avait eu une démarche qui consistait à dire que "la gauche ne doit pas seulement traiter de l'idéal mais doit aussi comprendre le réel pour le changer".
Selon un sondage Odoxa pour Paris Match, les Français estiment qu'Emmanuel Macron est l'héritier de l'ancien premier ministre. Les personnes sondées sont 29% à estimer que l'ex-ministre s'inscrit dans son héritage, 22% pour Martine Aubry, 18% pour Manuel Valls, 13% pour Benoît Hamon, 9% pour Ségolène Royal et 5% pour François Hollande.
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