2 min de lecture
Le village olympique en construction, le 18 avril 2023.
Crédit : Arnaud Paillard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Vingt-quatre personnes vont être jugées en février 2026 pour "exécution en bande organisée d'un travail dissimulé". Selon une enquête du journal L'Équipe, le village olympique, à Saint-Denis, a été construit en partie par des ouvriers sans papiers, sans salaires déclarés et sans cotisations sociales, dans ce chantier à plusieurs centaines de millions d'euros, financé par l'argent public.
Au printemps 2022, l'inspection du travail aurait débarqué sur le chantier : "Tout de suite, monsieur Serkan est passé me voir pour me dire : 'Il y a un contrôle, tu vas te cacher' et il m'a indiqué où je devais le faire. J'ai passé tout le contrôle dans le sous-sol. S'il ne connaissait pas ma situation, il n'aurait pas cherché à me cacher", a raconté un ouvrier du chantier à L'Équipe.
Monsieur Serkan, chef de chantier d'une société sous-traitante, est d'après l'accusation : celui qui recrute, paye à l'équivalent du salaire minimum, sans la lourdeur des charges, donne des chèques sans ordre, ordonne de les faire encaisser sur d'autres comptes en banque et planque ses sans-papiers dans les caves.
Derrière l'homme, un système bien rôdé. Des sociétés-écrans, dirigées par des hommes, originaires de Turquie, liés par la famille et les affaires. Derrière cette cascade de sous-traitants, il y a l'entreprise GCC, un mastodonte du BTP.
Elle a été l'une des entreprises sélectionnées par l'État pour les chantiers de Paris 2024. De ce fait, lors de l'audition, reproduit par l'Équipe, Jacques Marcel, président du conseil de surveillance de GCC, a dû "s'expliquer" : "Vérifiez-vous que les salariés de vos sous-traitants sont bien déclarés auprès des services de l’Urssaf ?". De son côté, Jacques Marcel a assuré ne pas en connaître le "détail" : "Je ne vais pas vous le dire précisément. Des vérifications, ça, c'est claire, mais je n'en connais pas le détail".
Le rapporteur a relancé : "Comment expliquez-vous avoir sous-traité les travaux d'un montant de 842.000 euros à une société qui ne comptait qu'un seul salarié ?". "C'est de la responsabilité de la direction travaux de choisir les sous-traitants", a répondu, le président du conseil de surveillance de GCC.
Selon l’Urssaf, le préjudice dépasse 7,2 millions d’euros de cotisations sociales n'ayant pas été versées. En février 2026, vingt-quatre prévenus seront jugés à Bobigny, en région parisienne : des chefs de chantier, des prête-noms, et des donneurs d’ordre qui se disent victimes d’un système qu’ils ont pourtant nourri par leur silence. Le procès devrait durer quinze jours.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte