Emmanuel Macron et Bruno Retailleau : "Un feuilleton de l'été inintéressant pour les Français", estime Prisca Thevenot sur RTL

"L'objet des échanges" entre Bruno Retailleau et Emmanuel Macron "ne doit pas alimenter un feuilleton de l'été absolument inintéressant pour les Français", exprime Prisca Thevenot, alors que des tensions sont apparues ces derniers jours entre le ministre de l'Intérieur et le président de la République.

Fidèle macroniste, l'ancienne porte-parole du gouvernement prévient cependant le patron des Républicains, au micro de RTL : "Il a demandé à être ministre de l'Intérieur par deux fois. Ce qui m'intéresse est de savoir les actions qu'il mène dans le cadre de son ministère".

En effet, Bruno Retailleau, qui a fait partie du gouvernement censuré de Michel Barnier, a repris sa place de ministre de l'Intérieur. Bientôt, il fêtera même sa première année au sein du gouvernement, malgré ses divergences avec Emmanuel Macron.

Un anniversaire que Prisca Thevenot n'oublie pas au moment où Bruno Retailleau ne se voit pas quitter le navire gouvernemental : "Il faut qu'il puisse nous dire où il en est sur les étrangers en situation irrégulière, sur la sécurité nationale. On pourrait parler de Béziers, d'Avignon, de Nîmes… C'est cela qu'on attend de lui. Le reste, pardon, ce n'est pas à la hauteur."

Bruno Retailleau, "le président d'un groupe qui n'a gagné aucune élection nationale depuis 18 ans"

Plus qu'un recadrage, Prisca Thevenot attend de Bruno Retailleau un recentrage sur son rôle de ministre. Interrogée sur le fait qu'en tant que chef d'un parti d'opposition, le ministre de l'Intérieur a aussi ses désaccords avec le macronisme, la députée des Hauts-de-Seine tacle sèchement les ambitions du patron de la place Beauvau : "Monsieur Retailleau est le président d'une famille politique qui fait 4,8% aux élections nationales, qui n'a gagné aucune élection nationale depuis 18 ans, qui a à peine 40 députés à l'Assemblée nationale, qui d'ailleurs ne siège pas… Est-ce que ça vaut le coup que je rappelle cela toute la journée ?"

Prisca Thevenot attend donc de "celui qui a allumé la mèche" qu'il "se concentre", tout comme sa collègue républicaine et actuelle porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Prisca Thevenot pointe aussi ses maladresses dans un "gouvernement d'assemblage" : "Quand on est porte-parole, le "je" n'existe pas. On parle pour un gouvernement, au nom d'une équipe et on ne parle pas au nom d'individualités d'une équipe qui sont de la même famille politique que soi-même."

Si Prisca Thevenot assure qu'elle "n'accuse personne", elle "rappelle simplement qu'ils ont tous accepté des missions gouvernementales" : "On leur a permis d'être là. On leur stabilise leur sécurité au gouvernement en étant, nous, en train de siéger, alors qu'on n'est pas de la même famille politique qu'eux". Prisca Thevenot souhaite d'eux "du respect des institutions […] pas pour nous, mais pour les Français."