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Emmanuel Macron : écoles, impôts, congé de naissance, Depardieu... Ce qu'il faut retenir de sa conférence de presse

Quelques jours après avoir nommé Gabriel Attal et constitué un nouveau gouvernement, Emmanuel Macron s'est longuement exprimé lors d'une conférence de presse, ce mardi 16 janvier.

Emmanuel Macron, le 16 janvier 2024
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP
Marie-Pierre Haddad & AFP
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"Rendre la France plus forte et plus juste". Nouvelle année, nouveau premier ministre, nouveau gouvernement et nouvelle prise de parole. Emmanuel Macron a tenu à marquer un nouvel élan dans son quinquennat, en ce début janvier. 

Le chef de l'État a voulu faire de cette conférence de presse un "rendez-vous avec la nation", afin de tourner la page du psychodrame sur le vote de la loi immigration et des tensions au sein de sa majorité. "Après six ans et demi d’action au service des Français, j’ai tenu à vous retrouver en ce moment décisif pour dire au pays d’où nous venons et où nous allons", a déclaré Emmanuel Macron.

"Le monde d’hier est en train de s’effacer, constate-t-il. Je suis convaincu que nous avons tous les atouts pour réussir. Convaincu que nous n’avons pas fini avec nos histoires de progrès et que nos enfants vivront mieux que nous avons vécu". Et le président ajoute : "Pour que la France reste la France". Un slogan bien identifié à droite de l'échiquier politique.

Ecrans, "tenue unique", expérimentations

Après avoir fait un état des lieux de la situation internationale et nationale, Emmanuel Macron a détaillé sa volonté de mettre en place un "réarmement civique". "Chaque génération de Français doit apprendre ce que la République veut dire", a-t-il expliqué en détaillant que cela inclut "une histoire, des devoirs, une langue, un imaginaire". 

Le chef de l'État a annoncé vouloir davantage "contrôler" le temps d'écran."Nous déterminerons le bon usage des écrans pour les enfants, dans les familles, à la maison, comme en classe", annonce le président. Emmanuel Macron n'a pas exclu mardi qu'il y ait "des interdictions" et des "restrictions" dans l'usage des écrans par les enfants. 

À cela s'ajoute la volonté d'Emmanuel Macron de "doubler" l'instruction civique à l'école qui atteindra "1 heure par semaine dès la cinquième". Aussi, une expérimentation, déjà annoncée par Gabriel Attal lorsqu'il était ministre de l'Éducation nationale, sera lancée concernant la tenue unique dans 100 établissements scolaires, dès la rentrée prochaine. En fonction des conclusions de cette expérience, le président pourrait envisager "une généralisation en 2026".

"Un congé de naissance" de six mois

Emmanuel Macron a aussi fait une annonce afin de relancer la natalité en France. Le chef de l'État veut créer un "congé de naissance" pour remplacer le congé parental actuel. Cela s'inscrit dans un "grand plan" pour lutter contre le fléau de "l'infertilité". Ce congé de naissance "viendra remplacer le congé parental actuel (...) Il sera mieux rémunéré et permettra aux deux parents d'être auprès de leur enfant pendant six mois s'ils le souhaitent", a précisé Emmanuel Macron.
 
"Surtout, il sera plus court que le congé parental actuel, qui peut aller jusqu'à trois ans et qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail", a observé le chef de l'État. Comme l'indique l'AFP, citant l'Élysée, l'idée est de "débloquer les freins économiques et sociaux au désir d'enfant". 

Cette annonce avait déjà été évoquée par la ministre des Solidarités Aurore Bergé. La ministre déléguée à l'Égalité entre les Femmes et les Hommes, auparavant ministre des Solidarités, avait déjà promis en novembre la création en 2025 de ce "nouveau droit" pour les familles, indiquant à l'époque que ce congé "pourrait" coexister avec l'ancien congé parental, actuellement rémunéré à hauteur de 429 euros par mois. 

Trafic de drogue : dix opérations "place nette" par semaine

Après avoir évoqué l'éducation, Emmanuel Macron a détaillé des mesures concernant la sécurité. Le président a annoncé vouloir dix opérations "place nette" par semaine contre le trafic de drogue, "dans toutes les catégories de ville", dans une volonté de restaurer "l'ordre".
 
"Nous allons accroître le rythme à partir de la semaine prochaine", a-t-il expliqué lors de cette conférence de presse. Et d'ajouter sa volonté de lutter contre "l'islam radical", notamment grâce à la loi qui a permis de mettre fin "au système des imams détachés" depuis le 1er janvier. 

Une baisse d'impôts de deux milliards d'euros

Le président de la République a annoncé mardi que la baisse d'impôts de deux milliards d'euros qu'il envisage pour les classes moyennes aurait lieu dès 2025. Cette mesure est envisagée depuis le printemps 2023, mais son timing exact avait évolué au cours des mois, avec une possibilité qu'elle soit repoussée en fin de quinquennat. 

Doublement des franchises sur les médicaments à un euro

Sur la thématique de la santé, Emmanuel Macron a défendu un doublement des franchises médicales, à 1 euro. Tout en jugeant que cette hausse du reste à charge était une "bonne mesure" de responsabilisation des assurés sociaux.  

"Dire qu'on va passer de 0,50 à 1 euro" par boîte de médicament, "je n'ai pas le sentiment qu'on fait un crime terrible, mais je pense que ça responsabilise et que c'est une bonne mesure", a-t-il jugé, tout en estimant qu'il faudrait protéger les personnes touchées par des affections de longue durée avec un plafond de "50 euros par an". 

L'éventuelle hausse des franchises médicales et des participations forfaitaires, déjà envisagée par l'exécutif sans être encore formellement annoncée, a suscité de vives critiques des oppositions lors des débats sur le budget de la Sécurité sociale pour 2024. 

"Régulariser le nombre de médecins étrangers"

Pour "mettre fin au scandale des déserts médicaux", il faut "permettre des coordinations plus simples" entre médecine de ville et hôpital, et avec les professions paramédicales, a déclaré Emmanuel Macron. Le chef de l'État veut aussi "régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins". 

Ces médecins sont aujourd'hui laissés "dans une précarité administrative qui est complètement inefficace", a-t-il dit. Quelques milliers de praticiens diplômés hors de l'Union européenne (Padhue) exercent dans des hôpitaux publics français, comme non-titulaires, avec des salaires inférieurs aux praticiens européens.  

Selon plusieurs syndicats hospitaliers, ces médecins "Padhue" représentent environ un quart des praticiens exerçant aujourd'hui à l'hôpital. Leur nombre a grossi au moment de la pandémie de Covid-19, alors que le pays manquait cruellement de médecins. 

Généralisation du service national universel

Emmanuel Macron a confirmé que son gouvernement ira vers "une généralisation du service national universel" (SNU) en classe de seconde.   
Revenant sur les émeutes après la mort du jeune Nahel tué par un policier, il a évoqué "le réengagement" des familles et l'accompagnement des familles monoparentales "pour les aider", plaidant aussi pour "une réponse plus adaptée dans le système scolaire", et "une réponse pénale plus claire". 

"C'est un ensemble", a-t-il argumenté, ajoutant que "oui, le service national universel fait partie de la réforme. C'est pourquoi j'aurai l'occasion d'y revenir dans les prochaines semaines. Mais nous irons vers une généralisation du service national universel en seconde". 

Promesse de campagne du chef de l'État, le SNU a été lancé en 2019. Il comporte un "séjour de cohésion" et une "mission d'intérêt général" et ne concerne jusqu'à présent que des jeunes volontaires. 

Sa réponse à la polémique concernant Amélie Oudéa-Castéra

En pleine polémique sur les propos de sa nouvelle ministre de l'Éducation Amélie Oudéa-Castéra, Emmanuel Macron a répondu sans jamais nommer sa ministre : "Moi, je suis un enfant des deux écoles, comme disent les grands auteurs". "J'ai été à la laïque et à l'école privée sous contrat, j'y ai vu des professeurs engagés à qui je dois beaucoup. Donc, je pense qu'il n'y a pas de conflit entre les deux écoles à avoir", a déclaré le président. 

"La République est forte de tous ces systèmes. Ce qu'il faut, c'est engager tout le monde dans les mêmes exigences" mais "on ne juge pas les gens sur leurs choix individuels", a-t-il ajouté. 

Quelques minutes plus tard, Emmanuel Macron a été plus direct dans sa réponse. Amélie Oudéa-Castéra a eu un "propos maladroit" et "elle a eu raison de s'excuser", a-t-il déclaré.

De multiples attaques contre le RN

Répondant aux questions plus politiques, Emmanuel Macron a désigné son ennemi pour les mois à venir. Le président de la République a accusé le Rassemblement national d'être le "parti de l'appauvrissement collectif" et "du mensonge"

"Lutter contre l'immigration clandestine, c'est, je pense, une des réponses au Rassemblement national", a assuré le chef de l'État, ne perdant pas de vue l'échéance des élections européennes en juin prochain. Il a aussi mis en avant la lutte contre le "chômage de masse" et appelant à remédier au "sentiment de dépossession" que peuvent ressentir les Français

Le sujet des municipales à Paris abordée avec Rachida Dati ?

L'arrivée de Rachida Dati à la tête du ministère de la Culture a aussi été au menu de la conférence de presse d'Emmanuel Macron. Le chef de l'État a expliqué avoir proposé à l'ex-LR Rachida Dati, qui ne cache pas son ambition de devenir maire de la capitale, de devenir ministre de la Culture "parce que son énergie, son talent, sa liberté ne se réduisent pas à une appartenance politique"

"Nous n'avons pas parlé de Paris, vous aurez du mal à me croire quand je vous dis ça, mais c'est vrai", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le président a plaidé pour élire au suffrage universel direct les maires de Paris, Lyon et Marseille. Dans ces trois villes, les habitants votent seulement pour les maires d'arrondissement. Et les grands électeurs issus de ce scrutin choisissent ensuite l'édile. 

"Aucun regret" sur ses propos sur Depardieu

Emmanuel Macron s'est aussi exprimé sur l'affaire Depardieu. Le président a maintenu ses propos en affirmant n'avoir "aucun regret" d'avoir défendu la "présomption d'innocence" de Depardieu.

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