1. Accueil
  2. Actu
  3. Politique
  4. Emmanuel Macron, à la recherche d'un nouvel élan pour 2023 ?
4 min de lecture

Emmanuel Macron, à la recherche d'un nouvel élan pour 2023 ?

DÉCRYPTAGE - Le président de la République a-t-il perdu le feu sacré ? Depuis sa réélection, certains soutiens s'inquiètent de ne pas voir une feuille de route tracée pour le second quinquennat.

Emmanuel Macron, le 19 décembre 2022
Emmanuel Macron, le 19 décembre 2022
Crédit : LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
Marie-Pierre Haddad

Un quinquennat qui ne ressemble en rien au précédent. Depuis sa réélection, Emmanuel Macron veut retrouver l'élan et la dynamique de 2017. Une mission qui dans les faits s'avère plus délicate que prévu pour le président réélu. 

L'année 2022 a été marquée par la suite de la gestion de la crise du covid, la guerre en Ukraine et la nouvelle répartition des forces à l'Assemblée nationale. Sans oublier une campagne présidentielle dans laquelle le président-candidat a mis du temps à entrer. 

Rien n'est donc comme avant, mais cela n'empêche pas Emmanuel Macron de s'accrocher à la mise en place d'une mesure phare de son programme de 2017 et de 2022 : la réforme des retraites. Si la volonté de réformer, comme le rappelle le chef de l'État, est restée, l'attentisme de la présidentielle perdure aussi. Un sentiment qui n'échappe pas à l'entourage du président et à la majorité.

Dans l'attente d'un cap...

En octobre dernier, un proche d'Emmanuel Macron s'impatientait déjà et souhaitait voir le président entrer dans le vif du sujet. "J'espère qu'il va montrer comment il gère les crises et donner un cap", souhaitait-il. Deux mois plus tard, l'attente est toujours là. 

À écouter aussi


L'essoufflement d'Emmanuel Macron entraîne aussi celui du parti présidentiel. Au sein de la majorité aussi, l'élan de 2017 laisse les macronistes de la première heure nostalgiques. Un député Renaissance constatait sans détours, quatre mois après le début de la nouvelle législature : "On n'est plus au niveau. Il nous faut une chaîne, plus de contenus sur les réseaux sociaux, aller sur d'autres applications et tester d'autres formats". L'élu regrette d'avoir "trop laisser la France insoumise loin devant" sur la thématique de la communication politique. "On se moquait d'eux, mais ils ont quand même réussi parfois à faire passer des messages en sous-marin qu'on n'a même pas vus", ajoutait-il.

Naviguer à vue. C'est ce que ressentait un député MoDem, il y a encore moins d'un mois. "Il n'y a pas d'agenda. Je le sens et ça commence à m'inquiéter un peu. Emmanuel Macron doit avoir une vraie interrogation sur ce qu'il doit faire et comment il doit le faire", indiquait-il, en allant même jusqu'à vouloir abandonner la réforme des retraites. "Ma conviction, c'est qu'il faut lâcher l'affaire sur les retraites"

La réforme des retraites, le symbole du second quinquennat de Macron ?

Conseil national de la refondation (CNR), convention citoyenne sur la fin de vie, service national universel (SNU)... Emmanuel Macron veut faire de ces cinq années un quinquennat social. Mais pour l'instant, tout est encore à l'étape de la consultation et reste éloigné des préoccupations des Français qui subissent l'inflation et la crise énergétique. 

L'incarnation du cap de ce second quinquennat pourrait donc passer par la réforme des retraites. Les consultations avec les syndicats et les chefs de partis se sont multipliées pendant plusieurs semaines. Elisabeth Borne devait officiellement présenter le texte mi-décembre... Mais il n'en sera rien.  Emmanuel Macron a profité d'un discours à l'occasion du Conseil national de la refondation pour annoncer le report de la présentation du texte au 10 janvier.

Pourtant, des scenarii se dessinent. Soit le président de la République maintient sa volonté de repousser l'âge de départ à la retraite à 65 ans. Soit un âge de départ fixé à 64 ans et un allongement de la durée de cotisation.

Les oppositions ne sont pas les seules à contester la réforme. "Depuis septembre, le nombre d'opposants à la réforme a augmenté de 4 points. Toutes catégories confondues, ils sont 57% à s'y opposer et plus de 6 sur 10 chez les premiers concernés, les actifs. Un dernier indicateur qui est, lui aussi, en hausse, selon le dernier baromètre BVA pour RTL", notait Marie-Bénédicte Allaire journaliste au service politique de RTL dans son édito du 21 décembre

"Si on regarde l'appartenance politique, on trouve les plus gros bataillons d'opposants chez les sympathisants de gauche et surtout chez ceux du RN. De l'autre côté du ring, des soutiens sont encore-là : les retraités (par définition déjà à l'abri), les sympathisants macronistes et ceux des Républicains. Néanmoins, le soutien a tendance à s'éroder légèrement", ajoutait-elle.

Polémique sur polémique

La lassitude du pouvoir s'est aussi combinée aux polémiques. Dernière en date : la présence du chef de l'État sur le terrain et dans les vestiaires après la défaite des Bleus face à l'Argentine, en finale de la Coupe du Monde au Qatar. "Quoi qu'il dise ou fasse, on l'accuse toujours d'arrière-pensée politicienne", analysait Marie-Bénédicte Allaire, au lendemain du match de légende. "Alors qu'il tentait de consoler un Kylian Mbappé, prostré, une partie des internautes ont dénoncé une tentative de récupération politique", a-t-elle ajouté.

Mais où est passé l'élan de la macronie ? "Il a repris la main, rassure un membre de son entourage. Il a pris les sujets les plus difficiles comme les retraites, l'immigration, le travail, la fin de vie... On va être en haute mer dans les mois à venir mais il pourra dire que quoi qu'il arrive il a tenté de réformer". Certains élus osent tourner le regard du côté d'Horizons. Un député de la majorité présidentielle assure que l'élan réformateur se trouve désormais au sein du parti fondé par l'ancien premier ministre Édouard Philippe. 

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL