Un débat nécessaire mais pas à "préempter". Emmanuel Macron veut consulter les Français sur la question de la fin de vie. Le président avait dévoilé son intention d'ouvrir la discussion sur ce sujet dès la campagne présidentielle.
Une étape supplémentaire a été franchie le 24 octobre. Le chef de l'Etat souhaite que le débat prenne la forme d'une convention citoyenne, sur le modèle de celle organisée sur le climat. Le tirage au sort des 150 Français a ainsi démarré. Les discussions s'étaleront de décembre à mars prochain et devront répondre à la question : une évolution de la législation actuelle est-elle nécessaire.
L'enjeu est important pour Emmanuel Macron car il s'agirait de la grande réforme sociétale de son deuxième quinquennat. "Il faut porter le débat sur la fin de vie. Inexorablement, la question finira par se poser et elle se pose même déjà", explique un proche du président.
Mais le modèle d'une convention citoyenne n'avait pas réussi au chef de l'Etat. "Si ce qui sort de la convention, c'est un texte quasiment rédigé, précis et qui peut être appliqué, il sera appliqué sans filtre", avait à l'époque déclaré Emmanuel Macron.
Dans les faits, un "filtre" avait pourtant été appliqué. Le président avait été très critiqué pour ne pas avoir repris toutes les mesures émanant de cette convention. Une promesse non-tenue qui colle à la peau du chef de l'Etat.
La Convention citoyenne sur la fin de vie va-t-elle aboutir ? Pourquoi ne pas avoir organisé un référendum ? "Est-ce qu'il faut rester jupitérien et vertical ou consulter ?", répond-ion dans l'entourage d'Emmanuel Macron. Comment va se dérouler le tirage au sort ? Il est effectué par l'institut Harris Interactive. L'objectif est de sélectionner un échantillon de Français qui soit "fidèle à la diversité de la société", sans prétendre à une représentativité parfaite.
La mort, c'est un moment de vie, pas un acte technique
Emmanuel Macron dans "Le Point"
Lors de sa visite au Vatican, Emmanuel Macron s'est entretenu avec le pape François. Le président de la République a indiqué à nos confrères du Point avoir évoqué avec lui le sujet de la fin de vie.
"Sur le sujet de la fin de vie, j'en ai parlé d'initiative au pape, en lui disant que je n'aimais pas le mot d''euthanasie'", a-t-il expliqué. "La mort, c'est un moment de vie, pas un acte technique". En septembre, le Comité consultatif national d'éthique a jugé qu'une "aide active à mourir" pourrait s'appliquer en France, mais "à certaines conditions strictes".
Le Pape François appelle lui à "accompagner la vie jusqu'à sa fin naturelle". Le Vatican considère l'euthanasie comme un "crime contre la vie humaine" et le suicide assisté comme un "grave péché", ceux ayant décidé d'y recourir ne pouvant recevoir les sacrements.
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