Édouard Philippe est très bavard en ce moment. Lui qui a toujours été tout en retenue s'épanche beaucoup sur son avenir à Matignon. Faut-il y voir les prémices d'un départ ? Je pense qu’il faut plutôt y voir les prémices d’un combat interne pour rester à Matignon. "Combat" ne signifiant pas forcément "bagarre", même si ça peut arriver. Disons qu’il y a chez lui l’envie de montrer qu’il est bien où il est.
Vous savez, Édouard Philippe est assez peu disert, c’est un pudique dans le genre, il n’aime pas beaucoup se confier et encore moins aux journalistes. Et pourtant, il en a vu beaucoup ces temps-ci.
Forcément, on se dit que lorsqu’un politique se met à parler (alors qu’il n’en a pas l’habitude), c’est qu’il a quelque chose à dire. Il dit que tant qu’il a la confiance du président, le soutien de la majorité et qu’il est en accord avec ce qu’il fait, aucune question ne se pose
"Dès lors que l’une de ces 3 conditions saute, je m’en vais", voilà ce qu’il dit et qu’il répète. Alors être en accord avec lui-même ? : on sait qu’il y a eu quelques coups de mou. Il n’a pas aimé la façon dont il s’est fait doubler sur son plan à 500 millions, annoncé sur RTL, avant que le président ne mette ses 10 milliards sur la table dans la crise des "gilets jaunes".
Il n’a pas bien aimé non plus les tergiversations d’Emmanuel Macron sur les 80 km/h. Mais tout ça n’est pas de nature à tout envoyer valser ! La confiance du président ? Il y a bien dans l’entourage du président des grognards qui se verraient à sa place ou qui verraient bien un Jean-Yves le Drian incarnant une touche plus sociale.
À 71 ans le ministre des Affaires étrangères ne semble pas vouloir gratter à la porte. Quand à la touche sociale, comme le dit un proche du premier ministre, "le plus à droite dans le duo exécutif, c’est Macron". Autant dire que le président n'a pour l'instant aucun nom de rechange.
Quant au soutien de la majorité ? Là aussi, il y a quelques grognards, quelques députés de gauche qui attendent une inflexion de la politique à l’issue du grand débat et quelques autres qui espèrent inscrire une nouvelle page avec un autre premier ministre.
Mais vous savez, ils sont plus de 300, et pour le moment il n’y a pas vraiment de fronde organisée. Donc les 3 conditions sont là. Je ne pense pas me tromper en vous disant qu’Édouard Philippe se voit rester à Matignon après les européennes.
Mais on l'a entendu dire qu'il pourrait arrêter la politique. Il dit qu'après Matignon, ce qu'il fera n'aura rien à voir avec la politique. Oui il ira où il y a du soleil et des livres….la Sicile. Mais ce n’est pas d’actualité. Il ne faut pas y voir la tentation de Venise d’Alain Juppé son mentor. Édouard Philippe n’est pas en pleine traversée du désert.
La pression, elle sera sur les arbitrages à tirer à l’issue du grand débat
Alba Ventura
Quand il dit qu’il fera autre chose, un jour, c’est pour dire avec ce flegme qui le caractérise "Je suis au-dessus de tout ça, ça ne m’atteint pas". Il dit : "Je suis venu comme je suis venu et je partirai de la même façon". Une manière "détachée" de faire comprendre à la majorité et au Président, que ce n’est pas là où il compte mettre la pression. La pression, elle sera sur les arbitrages à tirer à l’issue du grand débat.
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