De chef d'orchestre à Matignon à auteur de séries politiques, il n'y a visiblement qu'une grande enjambée pour Édouard Philippe. Dans un entretien au Point, l'ancien premier ministre et maire du Havre a indiqué travailler sur l'adaptation en série de son roman Dans l'ombre, co-écrit avec Gilles Boyer.
"On travaille avec une équipe de scénaristes dont c'est le métier, et on essaie de dire des choses qui ne seront pas caricaturales sur la politique, qui reste, au fond, quelque chose de très exaltant, de dur et de pas toujours glorieux - mais pas non plus méprisable", explique-t-il. Un accord de principe aurait même été signé avec un diffuseur, selon Franceinfo.
Dans l'ombre retrace le quotidien d'un conseiller politique, cheville ouvrière de la campagne de son candidat pour les primaires et la présidentielle. Difficile de ne pas faire de connexions entre ce roman, sorti en 2011, et la réalité.
Dès les premières lignes, le ton est donné : "Je suis un apparatchik. Je l'ai toujours été. Je ne me suis jamais pris pour un homme politique (...) L'apparatchik, c'est un guerrier qui sert un maître, un professionnel qui connaît son milieu, qui utilise ses armes, qui pare les coups qu'on veut porter à son patron".
Écrit sous forme de journal de bord, Édouard Philippe et Gilles Boyer font une plongée dans le cœur de l'organisation d'une campagne pour les primaires. Le candidat ? Appelé "le Patron", c'est "un vrai politique. Un pur. Il a confiance en moi, parce que je n'ai saisi aucune occasion de le trahir (...) Cela fait vingt-cinq ans que je vis pour qu'il devienne président", écrivent les deux auteurs en faisant parler leur personnage principal.
Un milieu qu'ils connaissent très bien puisqu'ils ont participé quelques années plus tard, dans l'ombre mais au plus près, à la campagne d'Alain Juppé pour la primaire de la droite et du centre, en 2016. Visites de terrain, marchés conclus à l'arrière d'une voiture, réunions au QG... Tous les rouages de la politique en temps d'élection y sont décrits.
Forcément, on utilise l'expérience que l'on a
Édouard Philippe dans Le Point
Les calculs et les stratégies politiques vont bon train. "On savait à l'avance, sauf bourde majeure, vers qui se reporteraient tous ceux-là au second tour : chacun dans son camp, le soutien serait chèrement monnayé, mais il serait apporté", lit-on.
Mais que se passe-t-il lorsque la campagne pour les primaires bascule pour cause de soupçon de fraudes électorales ? C'est là toute l'intrigue. "Forcément, on utilise l'expérience que l'on a. Mais c'est une œuvre de fiction qui a pour vocation d'apporter du plaisir à celles et ceux qui la verront", explique Édouard Philippe dans Le Point.
"La victoire est à portée de main, peut-être, mais la défaite n'était pas loin non plus", peut-on lire dans le livre. Une phrase qui sonne presque comme une morale et qui s'est illustrée déjà à de multiples reprises dans la vie politique française. Le dernier exemple en date pour la droite, étant l'élection présidentielle de 2017.
Quant à son film préféré, l'ancien premier ministre évoque Le Parrain. Son personnage préféré ? Michael Corleone, bien sûr. "L'aimer dans une fiction ne veut pas dire que je vais forcément me comporter comme lui dans la vraie vie… J'adore Game of Thrones, aussi, qui est une série qui n'est pas sur un système politique existant mais qui n'est que politique", explique-t-il.
Mais cette série qui a brisé de multiples records est indissociable du pouvoir et de la corruption afin d'y parvenir. "Regardez Jon Snow. Est-ce que le pouvoir le corrompt ? Il est plutôt dans une forme d’ascétisme, non ? De maîtrise de ses passions ?", répond l'ancien premier ministre. Reste à savoir si le personnage principal de la série Dans l'ombre aura la même droiture.
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