Jeudi 21 mars, le Sénat a rejeté la ratification du Ceta, le traité de libre-échange entre l'Europe et le Canada. C'est une victoire du rabougrisme, un triomphe du populisme, de la démagogie, de la lâcheté... Une défaite de la pensée, une défaite surtout de nos intérêts économiques. En un vote, nous avons vu le pire de la politique. D'abord, ce traité qui a été conclu en 2013, est appliqué à 90% depuis 2017. Et puis les chiffres sont là, ce traité est bon pour nous. Nos exportations ont augmenté d'un tiers en valeur, les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire en particulier en ont bien profité, puisqu'ils ont triplé leur excédent.
Quant aux importations de viande bovine, elles sont epsilonnesques. Et puis sur l'écologie, par exemple, précisons que les accords de Paris sur le climat, ont été incorporés au Ceta par une clause interprétative en 2016. Tout cela n'est que démagogie, calculs politiciens minables. Le protectionnisme revient toujours quand il y a une crise économique. On joue sur les peurs et évidemment le libre-échange est un bouc émissaire extrêmement facile.
C'est pourtant absurde. Que serions-nous sans lui ? C'est évident pour nos grandes entreprises industrielles qui nous apportent de la richesse et des emplois. C'est vrai en particulier pour notre agriculture qui est structurellement excédentaire. Le libre-échange n'est pas un jeu à somme nulle. S'il n'est pas naïf, s'il est bien calibré, il profite aux deux parties. Le Ceta est typiquement un traité bien calibré.
Les partis dits populistes, l'arc Lepéno-Mélenchoniste, sont protectionnistes, ce n'est pas une surprise. Le drame, c'est quand les partis de gouvernement s'y mettent, que ce soit par inculture économique, c'est fréquent, ou cynisme politicien. Le Ceta a été négocié, et bien négocié, sous François Hollande. Désormais dans l'opposition, les socialistes s'en offusquent, ce sont des tartuffes dans cette affaire.
Et Emmanuel Macron dans tout ça, quelle lâcheté d'avoir retardé si longtemps la ratification du traité. En 2017, Emmanuel Macron était le seul candidat, au premier tour de la présidentielle, à défendre le Ceta. Mais même lui, depuis, a mis son drapeau dans sa poche. Il ne faut vraiment pas s'étonner qu'après, le rabougrisme l'emporte. Rabougrissement économique, c'est sûr, mais avant tout rétrécissement du courage et de l'intelligence.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte