ÉDITO - Européennes : "Il faudra un peu plus qu’un gradé pour sauver Les Républicains", estime Etienne Gernelle

Chez les Républicains on s’accroche à ce qu’on peut. Surtout dans un parti qui vit dans le souvenir d’un célèbre général, LE Général, De Gaulle.

Alors soyons clairs, il faudra un peu plus qu’un gradé pour sauver LR, qui accumule les défaites depuis longtemps, au moins depuis, disons, l’échec de François Fillon en 2017.

Alors pour l’instant, la liste conduite par François-Xavier Bellamy est créditée de 7 à 8 % dans les sondages, juste en dessous de son résultat de 2019, qui était de 8, 48 %. Ça ne fait pas lourd, dans un pays que l’on dit plus à droite que par le passé.

Mais c’est une bonne idée, le Général Gomart ? Probablement, oui ! Il y a la guerre à nos portes, en Ukraine, le monde est de plus en plus dangereux, les rapports de force géopolitiques se tendent. Le Général Gomart est un militaire de haut vol, ancien patron des forces spéciales, ancien coordinateur du renseignement militaire… Cela ne peut pas faire de mal. 

Un général n’a jamais fait une armée en politique

En même temps un général n’a jamais fait une armée en politique, souvenons nous par exemple du Général Morillon, recruté en son temps par l’UDF – oui l’UDF, cela ne nous rajeunit pas. L’UDF a d’ailleurs disparu. Non, le problème stratégique de LR est plus profond.

D’abord, il lui arrive ce qui arrive à tous les grands partis en Occident, il est débordé sur ses marges, en l’occurence par le le RN et Reconquête. Il lui arrive aussi et surtout Emmanuel Macron, qui depuis 2017 le dépèce consciencieusement. Rachida Dati étant la dernière défection en date. 

Il lui arrive enfin de ne pas avoir de stratégie du tout. Alors il est souvent accusé de se droitiser, ce qui répond sans doute à la nécessité de se démarquer de Macron. Mais LR a aussi perdu sa boussole libérale. Par exemple, le parti s’est opposé à la réforme des retraites avec des arguments qu’aurait pu employer le Parti socialiste.

La politique est plus dangereuse que la guerre

Ce n’est pas le Général Gomart qui va changer ça. Non, en tout cas pas à lui tout seul. Mais vous savez, l’histoire politique est aussi faite de résurrections. 

C’est le sens d’une magnifique formule de Churchill, et qui de circonstance. Je vous la livre : "La politique est plus dangereuse que la guerre. À la guerre vous ne pouvez être tué qu’une fois. En politique, plusieurs fois".

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