Ce week-end, Éric Zemmour a pris la mesure de sa chute. Parce qu’il a construit jusque-là son ascension politique sur un principe, un seul : ne jamais se renier, ne jamais montrer la moindre hésitation. Pourquoi ? Parce que sinon cela voudrait dire qu’il sera comme tous les autres politiques. Se renier cela voudrait dire qu’il ne tiendra pas ses engagements. Ce qu’il reproche à longueur de meeting et d’interview à la droite en particulier.
Et, ce week-end, Éric Zemmour a changé d’avis. Il y a encore une semaine, sur RTL, il n’était pas question pour Éric Zemmour d’accueillir des réfugiés ukrainiens en France. Et le candidat Reconquête de nous citer Napoléon : "L’homme d’État, c’est celui qui voit plus loin que l’émotion".
Éric Zemmour allait à l’encontre de l’opinion. Cela peut se défendre, François Mitterrand, pour qui il avait voté en 1981, avait bien défendu la peine de mort contre l’opinion. Mais il s’agissait d’humanisme, là, c’était tout le contraire.
Avec la guerre en Ukraine, c’est moins une leçon de géopolitique qu’une leçon d’humanité qu’a pris Éric Zemmour. Il en a pris la mesure avec ce revirement inédit et veut bien désormais que la France accueille des réfugiés ukrainiens.
Éric Zemmour cherche ainsi à retrouver une dynamique de campagne. En bon analyste, il a compris qu’il lui fallait stopper très vite cette baisse dans les intentions de vote, une baisse dangereuse car très difficile à inverser à moins de 5 semaines de l’élection.
C’est pour ça qu’Éric Zemmour a mis en scène le ralliement tellement annoncé de Marion Maréchal. Ce ralliement ne provoquera pas l’arrivée de nouveaux électeurs, il doit rassurer les troupes : "Non, le second tour n’est pas impossible".
Mais ce ralliement de Marion Maréchal est aussi intéressé et elle ne l’a pas dissimulé. "Pourquoi Zemmour ? Pourquoi maintenant ?", s’est-elle faussement interrogée sur scène. Tout était dans la réponse à sa propre question : "Avec vous, le combat ne sera pas vain, la recomposition politique adviendra". Autrement dit : après la défaite, dans cette recomposition à l’extrême droite, Marion Maréchal prépare son avenir.
L’après-présidentielle est dans toutes les têtes autour d’Éric Zemmour, même dans cette idée de plus grand meeting de la campagne au Trocadéro, le 27 mars, un rendez-vous lointain pour entretenir la flamme militante.
Le symbole est parlant, le Trocadéro c’est là où Nicolas Sarkozy puis François Fillon en difficulté avaient fait des démonstrations de force pour ne pas sombrer dans la présidentielle. Éric Zemmour tentera par la foule de donner l’illusion d’un mouvement de masse quelque soit à ce moment-là les intentions de vote. Une dernière image de force importante pour la suite pour la recomposition de l’extrême droite.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte