Une campagne cul par-dessus tête ! Voilà maintenant la campagne de second tour avant le premier. Emmanuel Macron convoque une forme de Front Républicain avant même le rendez-vous de ce dimanche 10 avril pour faire rempart à l’extrême-droite. Faute de donner très envie, le président sortant désigne, non plus un adversaire, mais un ennemi.
Une stratégie très discutable. Depuis la semaine dernière, Emmanuel Macron, et tous ceux qui s’expriment dans sa campagne, pointent les dangers de l’extrême-droite. "Si l’extrême-droite avait été au pouvoir, aurions-nous été vaccinés ?", a par exemple souligné le candidat, en dénonçant "le politiquement abject" et "le grand rabougrissement".
Ses proches se chargent depuis du procès en incompétence de la candidate du Rassemblement National. Ils rappellent que Marine Le Pen a un problème avec l’État de droit, avec l’Europe, que son programme est irresponsable, qu’elle a un banquier qui s’appelle Vladimir Poutine.
Est-ce une forme de rediabolisation ? Tout à fait. Il s’agit de remobiliser des électeurs qui se sont un peu assoupi sur l’idée que tout était déjà joué. Emmanuel Macron n’a pas créé de dynamique en sa faveur, avec sa campagne laborieuse. Il n’anime pas les débats, ne se prête pas à la confrontation, il lui faut donc attaquer. Il cherche à déclencher un réflexe chez les électeurs de gauche notamment. Une recette qui a fonctionnée jusqu’en 2002.
D’un point de vue tactique, face à la menace, il n’y aurait déjà plus le choix. Une façon de tordre le bras à des électeurs hésitants. Cela revient à dire que face au diable, Marine Le Pen, il n’y a qu’un vote ‘raisonnable’, c’est celui pour Emmanuel Macron.
Mais la radicalité, la colère, l’envie de rejet et les envies de changements n’obéissent pas aux instructions de vote, encore moins aux injonctions morales. Emmanuel Macron promet face à ça une fusion de la gauche et de la droite républicaine, contre les anti-républicains.
Une fusion que le candidat acte
ce matin dans une interview au Figaro puisqu’il veut rassembler, rien que moins, (je reprends mon souffle) : "la social-démocratie, l’écologie
de progrès qui refuse la décroissance, le centre, les radicaux, la droite
orléaniste et une partie de la droite libérale et bonapartiste".
Mais il y a pourtant bien une
forme de clivage, progressistes contre nationalistes. C’est le clivage qui "arrange" les finalistes potentiels. Un clivage en partie artificiel, parce qu’il se résume à un débat politique souvent simpliste : les fachos
et les gens bien.
C’est d’ailleurs toute la limite de la stratégie d’Emmanuel Macron. Parviendra-t-il à suffisamment réactiver des réflexes anti-Le Pen ? Ou va-t-il au contraire réveiller les anti-Macron ? Car désigner Marine Le Pen comme LE danger, l’ennemi, peut aussi renforcer l’idée qu’elle peut gagner et donc galvaniser ses électeurs. Faire la campagne de second tour avant le premier tour, est-ce vraiment une bonne idée ?
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