1. Accueil
  2. Actu
  3. Politique
  4. ÉDITO - Présidentielle 2022 : les programmes sont-ils déterminants ?
2 min de lecture

ÉDITO - Présidentielle 2022 : les programmes sont-ils déterminants ?

Suite de note autopsie de l’élection présidentielle. Ce mercredi, explorons une nouvelle piste : les programmes des candidats.

Les affiches de campagnes des candidats, le 28 mars 2022.
Crédit : SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP
ÉDITO - Présidentielle 2022 : les programmes sont-ils déterminants ?
00:03:14
ÉDITO - Présidentielle 2022 : les programmes sont-ils déterminants ?
00:03:14
Olivier Bost
Je m'abonne à la newsletter « Politique »

Jamais des programmes n’ont autant donné l’impression d’être des catalogues. Normalement, chacun devrait y trouver son bonheur. Et pourtant. L’intérêt pour la présidentielle est toujours très bas. Et le nombre de personnes qui disent qu’elles n’iront pas voter ou qu’elles n’arrivent pas à faire un choix est inédit. Les candidats ne parviennent plus à dessiner une destinée collective.

Une destinée suffisamment puissante pour intéresser ou motiver une partie des électeurs. Le politologue Jérôme Fourquet l’a évoqué dimanche dans le Grand Jury RTL. Dans nos vies, nous choisissons de moins en moins un menu ou un pack, mais de plus en plus à la carte, des solutions individuelles. Or, l’élection présidentielle est restée un alignement de menus. Vous choisissez un candidat et vous prenez son catalogue de mesures, sans faire de choix.
 
Mais les menus sont très différents. Enfin, ils sont surtout de plus en plus copieux ou vagues. Le problème dans ce mode d’élection, c’est qu’en choisissant un candidat, vous faites un compromis avec vous-même, pas avec les autres. Il n’y a pas de consensus collectif, puisque les programmes privilégient une forme de clientélisme à une grande vision déclinée.

Une élection moins partagée

C’est un point important, parce que cela veut dire que le résultat de l’élection est moins partagé. Cela explique en partie que les quinquennats sont de plus en plus compliqués et de plus en plus décevants. La présidentielle dégage le plus petit dénominateur commun pas le projet le plus partagé. Jean-Luc Mélenchon l’a bien saisi, et il a même dit ce week-end : "vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec mes 694 mesures pour voter pour moi".

Au-delà du fait que très peu d’électeurs auront lu les 1.500 pages de son programme, nous voyons bien là les limites de l’exercice. Le côté hostile à l’Europe ou le plus farouchement anticapitaliste a de quoi effrayer quelques électeurs de gauche modérés. Marine Le Pen, elle, a remisé ce qui faisait peur. La sortie de l’euro notamment, mais a gardé ses mesures sur l’immigration comme l’instauration de la priorité nationale. La candidate du Rassemblement National veut profondément modifier la constitution, mais ce sont ses promesses sur le pouvoir d’achat qu’elle met habilement en avant.

Des programmes "attrape-tout" ?

À écouter aussi

Des programmes un peu "attrape-tout" ? En effet. Le champion en la matière est Emmanuel Macron. Il embrasse des propositions de Valérie Pécresse, jusqu’à Philippe Poutou. Nous sommes loin de 2017, où l’idée était de dépasser la droite et la gauche. Ce pragmatisme et ce bon sens revendiqué apparaissent pour ce qu’ils sont : une agilité politique. Il n’y a aucune ligne forte qui s’en dégage, sinon toujours ce slogan très pauvre. "5 ans de plus"

Dans cette campagne, certains ont tenté des récits un peu différents. Éric Zemmour a fait d’une certaine idée de l’identité nationale une question centrale qui traduit en programme est très pauvre. Yannick Jadotnous en parlions hier, propose une transformation de la société sous le prisme unique de l’écologie. Là encore, l’offre n’est pas complète.

Un moment démocratique raté ?

Y a-t-il un risque que l’élection présidentielle soit un moment démocratique raté ? Je ne me risquerais pas à commenter l’abstention avant d’en avoir le chiffre réel. Mais, nous voyons bien, à chaque fois plus nettement que l’élection entraîne de moins en moins de monde. Les anciens clivages gauche-droite étaient probablement usés. Les nouveaux clivages, progressistes contre nationalistes, semblent eux aussi avoir déjà lassé les électeurs.

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte