Nous sommes en train de passer d’une morne campagne à un suspense inédit. Et ça change tout. Dans l'éventualité d'un second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l'écart se réduit de jour en jour. Chaque sondage vient confirmer celui de la veille. Dans les derniers jours, les courbes se sont accentuées, elles ne s’inversent pas. Nous serons bientôt dans la marge d’erreur, celle où la pièce peut tomber d’un côté ou de l’autre : Macron ou Le Pen, si c’est l’affiche du second tour qui se confirme.
Le résultat de l’élection présidentielle va sans doute nous faire vivre un suspense inédit. La candidate du Rassemblement national, comme nous commencions à l'esquisser la semaine dernière sur RTL, peut l’emporter, et parmi les obstacles sérieux pour Marine Le Pen, il y a encore trois semaines de campagne. Si près de l’échéance, le moment devient dangereux pour le Président sortant. "Ça va passer ric-rac" prédit même une ministre. Nous n’y sommes pas encore.
L’hypothèse d’une extrême droite aux portes du pouvoir donne un coup de fouet salutaire, pour beaucoup, au Président-candidat en personne.
Jusqu’à cette semaine, Emmanuel Macron n’était pas parvenu à entrer en campagne. Chez En Marche, les ténors ont commencé à se rassurer lundi. Ils ont retrouvé un candidat car jusque-là, comme le souligne l’un de ses proches "ça manquait d’envie, il n’était pas là."
Le seul problème, c’est qu’Emmanuel Macron lance vraiment la machine quand le temps de parole est désormais à égalité parfaite avec les onze autres candidats dans tous les médias télés et radios : c’est du onze contre un. Il est plus difficile d’être entendu au milieu de tous les autres : corriger une idée mal reçue, répondre à une attaque sournoise, ou arriver à toucher des adversaires qui deviennent doux comme des agneaux, tout cela est moins efficace, surtout avec un programme mal lancé et globalement impopulaire. Une polémique qui prend toute la place, la fusée qui part de travers et c’est impossible à rattraper.
Mais Emmanuel Macron fait son premier, et sans doute unique, grand meeting samedi. L’un de ses proches a donné un conseil direct à Emmanuel Macron : "Il faut qu’on sente la différence d’attitude entre toi-Président et toi-candidat." La pression monte sur ce rendez-vous. Face à 30.000, 35.000, 40.000 personnes, le concours est lancé.
Emmanuel Macron joue un moment important dans cette méga salle de la Défense, alors il faut qu’il se passe quelque chose. "Un truc charnel" confiait-il dans le feuilleton autoproduit par son équipe de campagne. Les responsables de la majorité parlent surtout d’un moment politique : "Il faut qu’il explicite ses propositions, dit l’un d’eux, pour dire où il veut emmener la France." Car pour l’instant, il n’y a pas d’élan.
Un habitué des campagnes résume ainsi la situation : "Nous avons un monde menaçant et dangereux, une crise écologique qui arrive, une menace de crise sociale et les extrêmes aux portes du pouvoir." Et qu’est-ce que nous propose Emmanuel Macron ? La retraite à 65 ans et faire bosser ceux qui touchent le RSA. "La vision est courte, ce n’est pas à la hauteur."
En un meeting, un seul, Emmanuel Macron doit arrêter d’être Président pour relancer une campagne qui n’a pas vraiment commencé. Samedi 2 avril, ce n’est plus un meeting d’apparence, de démonstration de force, c’est un meeting de relance de sa campagne.
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