Marine Le Pen fait dans le judo, elle veut retourner la force de son adversaire à son avantage. La force d’Éric Zemmour, c’est de lui avoir siphonné une part de ses électeurs et maintenant de manière beaucoup plus symbolique, des élus du RN. La force d’Éric Zemmour, c’est par ses outrances, d’être en train de recréer le Front national des années 1980. Le nouveau diable infréquentable c’est lui et par contraste, la candidate assagie, qui veut conquérir le pouvoir, c’est elle. Voilà la nouvelle histoire…
L’histoire s’installe et Marine Le Pen fait tout pour continuer de l’écrire. Elle a résisté à l’ascension fulgurante d’Éric Zemmour. Quand certains, autour d’elle lui conseillaient de retrouver sa radicalité, elle a continué sa campagne de second tour. Elle a gardé, comme elle le dit, "le calme des vieilles troupes". Et quand des élus du Rassemblement national rejoignent ces dernières semaines et maintenant presque chaque jour, l’aventure d’Éric Zemmour, elle joue là encore la sérénité.
"Je suis lassée du bruit et de la fureur, je pense que les Français aussi", explique Marine Le Pen ce vendredi matin dans le Figaro. "L’ivresse de la brutalité des mots chocs et de la polémique permanente, j’en suis revenue", ajoute-t-elle. Un stratège de la campagne pense que l’effet Zemmour va caler.
Marine Le Pen a décidé au contraire d’en faire une force. Elle cogne presque tout le long de son entretien dans le Figaro, contre son adversaire. Elle retrouve chez Éric Zemmour, explique-t-elle, des personnages sulfureux qu’elle a vu au FN : des catholiques traditionnalistes, des païens, quelques nazis. Par son opération, le candidat de Reconquête travaille à lisser son image à elle. Il la normalise. Éric Zemmour entretient pour elle le sujet de l’immigration.
Marine Le Pen n’a plus besoin de le faire, son seul nom suffit pour connaître ses positions. La candidate du Rassemblement national se concentre sur le pouvoir d’achat. Pour autant, elle ne gagne pas tellement en crédibilité mais elle réussit à faire beaucoup moins peur. Le sondeur et directeur délégué d’Harris Interactive, Jean-Daniel Levy mesure ce qu’il appelle, "une apathie croissante" des Français à l’égard de Marine Le Pen. Elle ne mobilise plus du tout contre elle.
Au contraire, il faut bien regarder ce qui s’est passé en 2017. L’abstention avait progressé entre le premier et le second tour, ce qui ne s’était jamais produit, hormis en 1969. Jamais vu non plus, le fait que 4 millions de Français s’étaient déplacés en 2017, pour voter blanc ou nul au second tour. 2017 a confirmé une tendance qui pourrait s’accentuer en 2022, il n’y a plus aucune mobilisation ou barrage contre le Rassemblement national. C’est ce potentiel là que travaille en ce moment Marine Le Pen et Éric Zemmour l’y aide.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte