La politique est devenue un jeu de massacre et l'espérance de vie d'un Premier ministre n'est pas tellement supérieure à celle d'un moustique. Pourtant, le nouveau Premier ministre a quelques chances supplémentaires par rapport à son prédécesseur. Le sacrifice de Michel Barnier n’aura peut-être pas été inutile. L’expérience de la censure a permis à tout le monde de réaliser que celle ci avait un coût politique. Une fois ça va, deux fois c’est plus risqué.
Marine Le Pen n'est pas totalement insensible au procès en faiseuse de chaos qui lui est fait, sans compter les conséquences de l'absence de budget, par exemple les aides aux agriculteurs qui passent à la trappe. Alors il y a bien sûr d’autres raisons. Marine Le Pen se souvient que François Bayrou, malgré leur opposition idéologique et au nom de la démocratie, lui a apporté son parrainage lors de la présidentielle 2022, alors qu’elle manquait de signatures.
Et puis accessoirement, l’idée d’un socle gouvernemental un peu élargi à gauche lui plaît : cela la place en seule alternative crédible. Trois bonnes raisons d’être plus clémente.
On sait qu’au PS, cela a bataillé dur en interne avant la censure, et le parti semble aujourd’hui doucement se défaire du joug de LFI : on ne parle plus de censure automatique. Pour comprendre le débat qui le traverse, il faut lire le communiqué de Carole Delga, présidente de la région Occitanie, intitulé "seul compte l’intérêt du pays". C’est bien là le sujet : attention au retour de bâton si les jeux partisans passent avant l’intérêt national.
En arrière-plan, il y a Moody’s. La dégradation surprise de la note de la dette française ce 13 décembre pourrait être considérée comme une tuile pour François Bayrou. En réalité, c'est un cadeau de bienvenue.
D’abord Moody’s remet les points sur les i à propos des déficits, cela ne peut faire de mal. Surtout, il faut lire la note de Moody’s qui justifie la dégradation, entre autres, par la censure du gouvernement Barnier, et "la fragmentation politique plus susceptible d'empêcher une consolidation budgétaire significative".
Autrement dit, la prochaine censure pourrait retomber sur le museau des censeurs. Alors cela ne garantit rien à François Bayrou, mais aujourd’hui, quand on est premier ministre, on se contente de peu.
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