Jeudi 20 juin, Gabriel Attal a, une nouvelle fois, appelé les Français à le choisir. Il est de plus en plus clair que le Premier ministre cherche à s’émanciper et à s’affranchir davantage de la tutelle du président Emmanuel Macron. Chaque jour, il lui fait comprendre qu’il ne doit pas trop compter sur sa fidélité absolue.
Et il a tapé dans le mille. Il n’y a qu’à voir comment le Président a parlé de lui avant-hier devant des enfants, disant qu’il était un peu son "petit-frère". Sous-entendu : "Reste à ta place garçon." Et Gabriel Attal de répondre, via la presse : "Le 9 janvier, le Président m'a nommé. Le 30 juin, j'aimerais que les Français me choisissent". Car lors des élections législatives, les François vont choisir leur Premier ministre et non pas un Président.
Cependant, à l'instar de François Fillon avec Nicolas Sarkozy ou Michel Rocard avec François Mitterrand, ce n'est pas le premier Premier ministre à montrer ostensiblement son désaccord avec le Président.
S'il y a rupture entre les deux hommes politiques, il s'agit d'une rupture douce. Car Emmanuel Macron ne figure ni sur le programme ni dans le clip de campagne de Gabriel Attal pour ces prochaines élections législatives du 30 juin et du 7 juillet prochains.
En réalité, le locataire de Matignon s'est senti humilié par la décision de dissoudre l'Assemblée nationale, dont il n'a jamais été associé. Preuve en est avec les photos prises à l'Élysée, sur lesquelles il manifeste clairement sa mauvaise humeur. Il a même critiqué ouvertement devant les députés la décision d’Emmanuel Macron en parlant de "décision brutale".
Depuis il répète qu’il est un homme libre. Il explique qu’il y aura "un avant et un après, dans la pratique du pouvoir", une nouvelle critique à l’adresse du président de la République, et il dit donc aux Français "Choisissez-moi", autrement dit "Je fais campagne pour moi".
Mais derrière cette brouille entre ces deux hommes politiques, il n'y a pas que Matignon. Car Gabriel Attal a de l'ambition. C'est, en réalité, l'après-Macron qui est en train de se jouer.
Et il n'est pas le seul à placer ses pions. Édouard Philippe, maire du Havre et président d'Horizons, a estimé que le président de la République avait "tué" la majorité présidentielle. "On passe à autre chose et autre chose, ça ne peut pas être la même chose qu'avant", a-t-il jugé.
Gabriel Attal, en menant la campagne avec des députés qui le réclament sur le terrain, veut se poser en chef de la majorité, en chef de Renaissance. Il entend ouvrir une nouvelle page avec la volonté affichée de se mettre en ordre de bataille pour les trois années à venir.
Est-ce que ce sera à Matignon ? Pour le moment, les sondages sont loin d’être favorables à la majorité. Ce que l’on peut dire c’est qu’Emmanuel Macron va se retrouver, quoi qu'il arrive, en cohabitation.
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