C'est le retour du vieil adage : "Boire ou Conduire, il faut choisir". Rémy Cointreau, LVMH et Pernod Ricard, qui détiennent les plus grandes marques de cognac, sont directement touchés par les représailles de la Chine face à l'Europe. En effet, l'Union européenne envisage d'augmenter de 35 % les droits de douane sur les voitures électriques chinoises. En riposte, Pékin s'apprête à sanctionner les vins et spiritueux européens, et particulièrement le cognac. Ainsi, boire du cognac ou conduire une voiture électrique, il va falloir choisir.
Les mesures chinoises ne ciblent pas uniquement le cognac. Tous les brandys européens, comme la grappa, le limoncello ou l'armagnac, sont également concernés. Toutefois, dans les faits, 95 % des exportations européennes d'eau-de-vie sont constituées de cognac.
La France est donc clairement visée par la Chine. Le cognac a cette particularité : il symbolise la liqueur raffinée française dans le monde entier, mais il n'est pas consommé en France. En réalité, 98 % de la production part à l'étranger. En frappant le cognac, la Chine vise directement la France. D'autant plus que les vins et spiritueux représentent, avec l'aéronautique, les plus importantes exportations françaises.
Absolument. La Chine est le deuxième plus grand consommateur de cognac après les États-Unis. Sur quatre bouteilles de cognac vendues dans le monde, une est destinée à la Chine, et deux à l'Amérique. Chaque fois qu'une guerre commerciale éclate, le cognac est souvent en première ligne. En 2020, à la fin de son mandat, Donald Trump avait imposé des surtaxes sur les alcools français dans le cadre d'un conflit autour de la taxe GAFA, affectant ainsi le cognac. Aujourd'hui, c'est la Chine qui sabre les bouteilles de Cognac, car l'Europe veut rendre ses véhicules électriques plus chers sur le vieux continent.
Le choix est symbolique. La France, c'est le pays du vin. Mais c'est aussi un moyen d'affaiblir Paris qui est le pays qui veut absolument taxer les véhicules chinois. Par ailleurs, d'autres pays européens, comme l'Allemagne, sont moins enclins à soutenir ces sanctions, préférant protéger leurs propres intérêts économiques, notamment la vente de voitures de luxe (BMW, Mercedes, Audi) sur les marchés chinois et américain. Pendant ce temps, les ambassadeurs du luxe français, comme LVMH, sont fragilisés en bourse.
Sans aucun doute. Le secteur repose massivement sur l'export, et emploie près de 15.000 personnes en Charente. Après une baisse de 12 % des ventes l'an dernier, due à un ralentissement des achats américains post-Covid, la filière est déjà fragilisée. Si le marché chinois se ferme, la situation pourrait devenir critique pour ces producteurs.
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