Le Conseil constitutionnel a censuré une partie de la loi immigration. Pour autant, Emmanuel Macron et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, estiment que le texte initial du gouvernement a été validé.
Le gouvernement et le président, après avoir négocié avec la droite du Sénat pour faire passer la loi, loi votée par les LR et le RN, avait admis qu’elle ne tenait pas la route sur le plan juridique. Le gouvernement et le président savaient parfaitement que certains articles étaient inconstitutionnels.
Emmanuel Macron comptait sur le Conseil constitutionnel pour remettre tout ça d’aplomb, c’était inouï. Je ne crois pas que l’on puisse parler de victoire dans ce cas-là, il y a plutôt plus de perdants que de gagnants. Notamment à droite, chez les LR qui se retrouvent un peu comme les dindons de la farce. Ils avaient cru naïvement avoir tordu le bras du gouvernement en imposant un texte plus dur, résultat : ils sont censurés.
Ils ont crié au gouvernement des juges. Cette censure leur donne des arguments pour dire que le Parlement est empêché par le Conseil constitutionnel. Sauf que leurs articles ont été retoqués pour des questions de forme, et pas de fond. Autrement dit, il aurait fallu faire un effort sur l’aspect juridique, surtout quand on réclame une révision de la Constitution.
On peut se demander légitimement si les mesures LR sur l'immigration n'avaient pas vraiment leur place dans cette loi. Les LR avaient pensé se refaire à l’occasion de cette loi, ils se retrouvent le bec dans l’eau. Cela ne va pas arranger les rapports entre la droite et le gouvernement. Le gouvernement s’est coupé des LR alors qu’avec une majorité relative, il en a bien besoin pour faire voter certains textes.
Même sans grandes lois à venir, le gouvernement ne va pas pouvoir compter sur la négociation et le compromis. L’ambiance risque d’être glaciale. Le gouvernement aura aussi du mal à se réconcilier avec son aile gauche. La majorité s’est beaucoup divisée, il y a eu des menaces de départs. N'oubliez pas que 59 députés de la majorité n’ont pas voté pour cette loi immigration.
Le plus important, c'est la trace que cela va laisser dans l’opinion. Le gouvernement, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur en tête, appuyé par le président Macron, n’ont pas cessé de mettre en avant les sondages qui réclamaient des mesures fortes, les Français qui voulaient plus de fermeté. Que leur dit-on ? Que le gouvernement n’y est pour rien, c’est le Conseil Constitutionnel qui a le dernier mot. C'est un sentiment de naufrage démocratique.
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