ÉDITO - Législatives 2024 : un premier débat "bruyant, parfois même inaudible" pour Alba Ventura

Un débat très bruyant. Parfois même inaudible. Ils s’exprimaient par l’invective, incapables de se laisser parler. Ça reflétait le niveau de la campagne. Avec un Jordan Bardella qui parlait fort et qui déroulait ses thématiques. Un Manuel Bompard plus discipliné que ce que donne à voir habituellement la France Insoumise (il faut noter d’ailleurs qu’il n’y avait que des Insoumis derrière lui, pas un seul socialiste, écologiste ou communiste). Et pris en étau entre ces deux rouleaux compresseurs, un Gabriel Attal un peu éteint, presque assommé en première partie de débat. 

Quelques moments ont éclairé le débat. Notamment sur les retraites. C’était un vrai moment de clarification. On a compris, avec un cas d’école entre un Français qui a commencé à travailler à 17 ans et un Français qui a commencé à travailler à 24 ans, que, ni Jordan Bardella, ni Manuel Bompard ne rempliraient la promesse de partir à 60 ans. 

Pour le RN, l’engagement de partir à 60 ans tient pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt, avant 20 ans. Mais si vous avez commencé à travailler à 24 ans, le départ se fera à 66 ans. Et pour Manuel Bompard, vous aurez la liberté de partir à 60 ans, mais si vous voulez partir avec une retraite à taux plein, il vous faudra aller jusqu’à 64 ans. L’affichage politique s’est effondré hier soir. À ce titre, c'était très instructif. 

Bompard, Attal, Bardella... Qui est le gagnant ?

Ça, c’est compliqué, parce que chacun vient avec ses arguments et ses convictions, que l’on a entendu plusieurs fois. Il y a eu des moments où chacun a été meilleur. Manuel Bompard, par exemple, sur l’immigration a évité de trop tomber dans la caricature. En rappelant qu’en France, 1 travailleur sur 10 est un immigré. Et en soulignant qu’en Italie, Giorgia Meloni avait dû se résoudre en arrivant au pouvoir à régulariser 450.000 migrants.

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Jordan Bardella, c'était tout schuss sur l’école et très bagarreur vis-à-vis du Premier Ministre qu’il a surnommé "Monsieur le Premier ministre à 1.000 milliards de dettes". Gabriel Attal qui est remonté en selle dans la deuxième partie du débat, a plutôt réussi à montrer qu’aucun des deux autres débatteurs n’accomplirait de miracle. Sans doute, chaque camp aura trouvé son compte. Et je ne suis pas sûre que cela renverse les pronostics.

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30/04/2025 à 20:16 - 29m39s