On attendait cette prise de parole, parce que, depuis les européennes, il y a eu beaucoup de flous, de démentis sur le programme, ce qui témoigne d’une impréparation à l’exercice du pouvoir. C’est bien joli de dire "on est prêt", encore faut-il le démontrer. Et tant sur la forme - on a vu Jordan Bardella accroché à ses notes, on l’a vu perdu sur le financement de la TVA sur l’énergie, - que sur le chiffrage du programme, on constate qu’il y a encore des reculades ou des imprécisions.
Par exemple, le RN ne veut plus sortir du marché européen de l’électricité comme l’Espagne. Cela fait des mois que Marine Le Pen et Jordan Bardella nous parlent de cette mesure comme un élément central pour le pouvoir d’achat des Français, des mois qu’ils citent l’Espagne en exemple. Ils se sont rendu compte que cette mesure avait été un coup de bambou pour les contribuables espagnols.
Et puis sur la retraite, on sait qu’à l’automne, si Jordan Bardella est Premier ministre, ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans et qui ont 40 annuités de cotisation pourront partir à 60 ans. Ça ne fait pas grand monde. On parle de 130.000 personnes. En revanche, sur l’abrogation de la réforme, le départ à 64 ans, Jordan Bardella avance qu'"en principe" il devrait l’abroger, mais on ne sait pas quand.
Sur les éoliennes, Marine Le Pen avait promis de les faire démonter. Finalement, elles vont rester en place. Et l’abattage rituel pourra continuer. En fait, ce que l’on retient du programme du RN, ce sont surtout des mesures symboliques pour flatter l’électorat RN : la baisse de la TVA sur le gaz, l’électricité et les carburants ou l'interdiction aux binationaux d’accéder à des postes stratégiques. Mais là encore, hier soir, il y a eu une mise au point de Marine Le Pen, cela ne va concerner que quelques dizaines de postes très sensibles. Autre sujet : un big bang d’autorité à l'école qui ressemble au choc d'autorité de Gabriel Attal.
Au-delà des classes populaires, on a bien compris que l’objectif du programme du Rassemblement national, c’était aussi de rassurer le monde économique, les patrons, comme lorsqu’il promet de poursuivre la baisse des impôts de production, c’est-à-dire pas autre chose que ce qui se fait aujourd’hui. Comme lorsque le RN annonce qu'il ne limitera pas la flat tax sur les revenus du capital.
Il y avait dans le discours de Jordan Bardella la volonté de parler de sérieux budgétaire, sous-entendu, "ne vous inquiétez pas, on n’est pas des fous". Un peu comme Giorgia Meloni en Italie. À y regarder de près, les chiffrages n’inspirent qu’à moitié. On ne sait toujours pas comment ils vont financer les 7 milliards pour la TVA énergie... Mais Marine Le Pen s’en moque, parce que ses électeurs votent pour elle et pas pour un programme.
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