Ce lundi 17 juin, nous abordons un des thèmes majeurs pour les prochaines élections législatives du 30 juin et 7 juillet prochain : celui de l'énergie. Alors que tout le monde cherche à réduire sa facture d’électricité, un grand absent se distingue dans le programme du Nouveau Front Populaire : le nucléaire. La question mérite d’être posée : pourquoi le mot "nucléaire" est-il soigneusement évité dans ce programme, alors que son rôle est crucial pour garantir notre indépendance énergétique et maîtriser les coûts de l’électricité à long terme ?
Le nucléaire, à gauche, est perçu comme un sujet tabou, presque comme "Voldemort", le mot qu’il ne faut pas prononcer. Pourtant, dans un contexte où l’électricité est appelée à devenir le pétrole du XXIe siècle, entre la consommation des maisons, des voitures électriques, des objets connectés et des centres de données alimentés par l’intelligence artificielle, l’énergie nucléaire doit nécessairement faire partie de l’équation. La question se pose donc : faut-il continuer à développer des réacteurs nucléaires ou trouver des alternatives pour répondre à la demande croissante d’électricité ?
Cependant, la gauche n’est pas unie sur cette question. Cette division interne explique pourquoi le nucléaire est un sujet peu abordé. Le Parti Socialiste et Place Publique, représentés par Raphaël Glucksmann, ne sont pas opposés à la construction de nouveaux réacteurs. Le Parti Communiste est également pro-nucléaire. En revanche, La France Insoumise et les Verts s’y opposent fermement. Cette mésentente complique la possibilité d’un consensus clair au sein du Nouveau Front Populaire.
En l’absence d’une position commune sur le nucléaire, le Nouveau Front Populaire met l’accent sur le renforcement des énergies renouvelables, françaises et européennes. Actuellement, les énergies renouvelables représentent environ 15% de la production énergétique française. L’objectif de leur montée en puissance est bien sûr louable, mais difficilement réalisable sans prendre en compte les investissements déjà engagés dans le nucléaire, notamment face à l’urgence climatique et la nécessité de réduire les émissions de CO2.
Par ailleurs, la France prévoit l’entrée en service de l’EPR de Flamanville cette année, un projet dont le coût a grimpé à près de 20 milliards d’euros. À pleine capacité, cet EPR pourrait produire deux fois la consommation annuelle d’une ville comme Marseille. De plus, entre 6 et 14 nouveaux EPR sont en projet pour les prochaines années, une initiative soutenue par la majorité présidentielle, ainsi que par les Républicains et une partie de la gauche. C’est l’équivalent du programme nucléaire de Pierre Messmer en 1974.
L’objectif de ces projets est d’assurer l’indépendance énergétique de la France, un enjeu renforcé par les événements récents tels que l’invasion de l’Ukraine. Le nucléaire est aujourd’hui perçu comme une solution pour décarboner l’économie, développer l’hydrogène vert et générer des revenus à l’exportation, l’électricité française rapportant 3 à 4 milliards d’euros par an. De plus, une électricité décarbonée constitue un atout pour attirer des entreprises étrangères.
S'il est difficile d'imaginer un avenir énergétique sans le nucléaire, il semble tout aussi difficile pour le Nouveau Front Populaire de l'intégrer pleinement dans son programme, étant donné la pluralité des positions au sein de la gauche.
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