C’est un projet qui devrait faire plaisir à beaucoup de monde, à commencer par les détracteurs habituels de cette source d’énergie. Le plus grand reproche des détracteurs du nucléaire, c'est la production des déchets radioactifs dangereux pendant des centaines d’années. Alors certes ces déchets sont dangereux, radioactifs, pendant des milliers d’années, mais ce n’est pas pour autant qu’ils présentent des risques. Leur volume est très faible, on sait les confiner dans des enceintes étanches, et le projet est de les enterrer à grande profondeur dans une couche d’argile stable pendant des millions d’années. Une chose est certaine, si un réacteur nucléaire produisait moins, ou pas, de déchets radioactifs, personne n’aurait rien contre.
La France était, il y a 25 ans exactement, le pays le plus avancé au monde dans la filière du nucléaire qui ne produit pas de déchets. Un gouvernement, celui de Lionel Jospin en l’occurrence, a mis fin à cette avance en prenant la décision de fermer le réacteur Superphénix, qui en était le démonstrateur, ce qui a littéralement tué cette filière très prometteuse. Cette filière a continué à se développer dans le monde, aux États-Unis, en Chine, en Inde, en Russie, mais une start-up française, Naarea, a décidé de relever le défi, développer un petit réacteur, dit de 4ème génération, dont l’avantage principal est qu’il utilise, comme combustible, des déchets nucléaires produits par les centrales classiques.
C’est un petit réacteur, grand comme une machine à laver. À l’intérieur, le combustible est dissous dans du sel fondu, liquide, à 700 degrés, sel fondu qui sert également de fluide pour évacuer la chaleur, là où dans un réacteur classique on utilise de l’eau sous pression. Et c’est un réacteur à neutrons rapides, comme le défunt Superphénix, il va transmuter le combustible nucléaire, c’est-à-dire le transformer en d’autres éléments beaucoup moins radioactifs, qui, eux, ne poseront plus de risques après quelques dizaines d’années.
Alors la puissance de ce réacteur c’est 40 MW, c’est-à-dire 3 éoliennes géantes de 250 mètres, quand il y a du vent. Rapporté au volume, c’est pas mal. Et le but premier n’est pas de produire de l’électricité, mais de la chaleur. Vous savez, un réacteur nucléaire, ce n’est rien d’autre qu’une cocotte-minute, avec des trucs radioactifs dedans. On y chauffe de l’eau, elle se transforme en vapeur avec laquelle on fait tourner une turbine qui fait de l’électricité. Et après on utilise de l’eau froide de la mer, d’une rivière pour refroidir le tout. Ça fait beaucoup de chaleur perdue. L’idée, ici, c’est d’utiliser directement la chaleur issue du réacteur. Beaucoup d’industries ont besoin de chaleur et utilisent pour cela des chaudières à gaz. Vous implantez ce petit réacteur dans leur usine, et du jour au lendemain la production de l’usine est totalement décarbonée.
Naarea envisage de fabriquer en série ces réacteurs, de les implanter partout où des industriels ont des besoins de chaleur, et de leur vendre directement cette chaleur, en se chargeant de l’entretien du réacteur. Démonstrateur prévu en 2027-2028. L’industrie c’est 21% de nos émissions de gaz à effet de serre. Cette innovation pourrait bien nous faire économiser quelques millions de tonnes de CO2 et on pourrait même l’exporter.
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