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La fabrication d'un réacteur nucléaire RITM-200. (Illustration)
Crédit : Alexander NEMENOV / AFP
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Dans le débat actuel à sur les élections européennes, c'est un son de cloche qu'on entend parfois : il suffirait de faire énormément de nucléaire pour régler le problème des émissions de gaz à effet de serre. Malheureusement, pour plusieurs raisons, dire cela est un peu court. Actuellement, le nucléaire représente, à l'échelle planétaire, 10% de la production électrique. L'électricité représente quant à elle environ 20% de l'énergie que mangent toutes nos machines qui servent notre civilisation industrielle.
10% de 20%, cela fait donc 2%. Le nucléaire, aujourd'hui, c'est donc 2% de l'énergie mangée par les camions, les bateaux, les avions, les usines, les machines à laver ... Ce n'est pas inintéressant, mais on voit quand même mal comment il pourrait passer de 2% à 100% en l'espace de quelques dizaines d'années.
En France, le nucléaire représente une proportion plus importante. L'enjeu est donc de garder l'actif. Il y existe un certain nombre de choses pour lesquelles faire du nucléaire, cela n'est utile qu'à partir du moment où on électrifie les usages. Nous sommes en train de le faire avec, par exemple, les voitures électriques ou encore les pompes à chaleur.
Le nucléaire est ainsi un enjeu important dans le débat énergétique mais il n'est pas le seul. Il n'est d'ailleurs pas la seule manière de faire de l'électricité décarbonée, il y a aussi les énergies renouvelables, les barrages, et, de nos jours, les éoliennes et les panneaux solaires. Il faut donc arbitrer entre ces différents moyens de production, en fonction du contexte. Il est ainsi logique que le Norvège ait fait plus de barrages que de centrales nucléaires ou alors que les barrages en Belgique soient plus compliqués.
Le nucléaire est une marge de manoeuvre dont il ne faut surtout pas se passer dans un monde qui va chercher à se décarboner. Mais c'est une marge de manoeuvre parmi d'autres. Et on ne doit surtout pas occulter que l'on va devoir devenir beaucoup plus sobres, même si on fait beaucoup de nucléaire. Les réacteurs ne vont pas suffire pour que le monde continue comme aujourd'hui.
Si l'on décide de faire beaucoup de nucléaire, plusieurs voies sont possibles. En France, nous avons un parc qui a été fait avec des réacteurs "raisonnablement simples". Avec l'EPR, nous avons fait le choix, avec l'Allemagne, d'un réacteur monstrueusement compliqué.
Quand on regarde l'audition de l'ancien patron d'EDF Jean-Bernard Lévy devant la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France, on peut voir qu'il explique notamment que l'EPR, dans sa première version, avait plusieurs centaines de modèles de portes différents. Cela expliquer en partie pourquoi les coûts et les délais ont considérablement dérapé.
La question, même si un peu provocante, qui est vraiment sur la table est la suivante : si l'on doit refaire en France un grand parc de réacteurs nucléaires pour prendre la suite de celui actuellement en fonctionnement, faut-il faire plein d'EPR ?
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