ÉDITO - Législatives 2024 : Éric Ciotti "a voulu se sauver mais il se retrouve sur un siège éjectable" affirme Alba Ventura

Éric Ciotti a secoué la droite française le mardi 11 juin en appelant à une alliance avec le Rassemblement National. Pendant ce temps, la gauche navigue à vue avec des accords électoralistes fragiles.

Eric Ciotti le 22 avril 2024.

Crédit : VALERY HACHE / POOL / AFP

ÉDITO - Éric Ciotti "a voulu se sauver mais il se retrouve sur un siège éjectable" affirme Alba Ventura

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La scène politique française connaît un véritable séisme politique depuis l'annonce d'une alliance inattendue, ce mardi 11 juin, entre le président des Républicains, Éric Ciotti, et le Rassemblement National (RN), sans consulter la plupart des figures influentes de son parti, qu'ils soient députés ou sénateurs.

Ce geste, visant sans doute à sécuriser son propre siège de député, pourrait bien se retourner contre lui. Malgré son élection par les adhérents, Ciotti se retrouve désormais en position précaire, sur un siège éjectable.

Ce coup de force, bien que reflétant les sentiments de certains électeurs LR, pourrait bien annoncer la fin de son parti. Certains des députés Les Républicains envisagent de s'allier à Emmanuel Macron ou pour d'autres de rejoindre le RN, comme l'a annoncé Jordan Bardella. LR semble entrer en état de mort cérébrale, avec des membres se dispersant dans différentes directions.

La gauche en quête d'une identité ?

Sur le front de la gauche, la situation n'est guère plus fameuse. Un accord électoraliste a été établi, rappelant les manœuvres de la NUPES pour se faire élire, mais il ne s'agit en aucun cas d'un véritable accord de gouvernement. Raphaël Glucksmann, qui avait fait renaître la gauche lors des Européennes, a exprimé son désaccord avec cet accord négocié en son absence, alors qu'il était en interview.

Olivier Faure, leader du Parti Socialiste (PS), montre une fois de plus sa capacité à se rapprocher des Insoumis dès que les sièges de son parti sont en danger, malgré une aversion affichée pour eux en campagne. Cet accord ne résout toutefois pas les profonds désaccords au sein de la gauche sur des questions cruciales comme Israël, l'Ukraine ou le comportement des Insoumis à l'Assemblée, ce qui pose ainsi des lignes rouges pour de nombreux électeurs et élus de gauche.

Marine Le Pen, la seule gagnante ?

Marine Le Pen, quant à elle, profite de la désorganisation à droite. Toutefois, il serait naïf de croire qu'elle n'a qu'à tendre la main pour récolter des députés. Pour obtenir une majorité absolue, il lui faudrait gagner 200 députés, un objectif loin d'être garanti. Le Pen mise sur la zizanie à droite et tente de renouer avec Marion Maréchal tout en écartant Éric Zemmour.

Le défi principal pour Le Pen reste son programme de 2022. Les circonstances ont changé depuis la réforme des retraites, et elle doit désormais clarifier ses positions, notamment sur la TVA sur l'énergie et les dépenses publiques. Jordan Bardella, interrogé sur ces sujets, a laissé des réponses floues, invoquant seulement "la complexité de la situation économique française".

Cette campagne ne pourra se contenter de simples réponses politiques. Marine Le Pen et Jordan Bardella devront fournir des réponses concrètes et détaillées pour convaincre les électeurs dans cette tempête politique, notamment sur la baisse de la TVA dans le secteur énergétique.

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