ÉDITO - "Le budget Bayrou sera le tube politique de l’été", selon Étienne Gernelle

Le calendrier va être un peu bousculé cette année. Le 14 juillet ce sera la fête nationale et son feu d’artifice. Mais le 15, ou peut-être le 16, François Bayrou présentera son plan à 40 milliards pour redresser les finances publiques, et là pour le coup cela risque de faire des étincelles.

L’été sera chaud et pas seulement, dans les t-shirts et les maillots - comme le chantait Eric Charden - mais aussi dans les états-majors politiques. Et même au-delà : on risque fort de parler budget et déficits à la buvette de la plage car les choses se précisent. François Bayrou annoncera à la mi-juillet 2025 son plan d’économies. 

Le calendrier est soigneusement calé. La session parlementaire se termine le 11 juillet, donc ceux qui voudront déclencher une censure sur ce motif devront attendre la rentrée.

Pourquoi François Bayrou devrait-il déclencher un plan radical ?

L’artificier Bayrou va donc allumer la mèche au tout début des vacances et il faut s’attendre à ce que tout cela provoque des réactions en chaîne tout l’été. On prend le chemin d'un plan radical. De toute façon, 40 milliards d’économies, ça ne peut qu’être un plan radical si ce sont des vraies économies – et pas des hausses d’impôt - et si on rentre vraiment dans le détail des coupes.

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Il semble bien aussi que François Bayrou ait l’intention, ce 26 juin 2025, de rentrer dans les détails, ce qui ne peut que susciter des concerts d’indignation. Alors c’est une audace un peu forcée : Il sait, compte tenu de la fracturation de l’Assemblée, qu’il ne peut pas obtenir le vote d’un budget qui soit à la hauteur de la catastrophe budgétaire. La probabilité de la censure est si forte qu’il prend les devants.

Quelles sont les chances pour François Bayrou de faire passer son plan d'économie ?

C’est proche de pas grand-chose. Il a peut-être l’espoir secret que tout cela soit infusé pendant les vacances et que sa prise de risque soit payante. Après tout, Georges Clemenceau disait "gouverner, c’est tendre, jusqu’à les casser, tous les ressorts du pouvoir". Mais enfin, dans son cas, il y a de fortes chances que le ressort casse. Tant qu’à tomber, autant le faire avec panache. 

Il y a chez François Bayrou la tentation de marquer l’Histoire comme celui qui aura osé ce que personne n’a osé depuis des décennies. Alors pour ce qui est de marquer l’histoire, c’est un peu prématuré, on verra, mais en tout cas on peut déjà prédire que le budget Bayrou sera le tube politique de l’été.

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