ÉDITO - Gouvernement : "Laissons leur chance aux technos", demande Isabelle Saporta

En déclenchant le 49.3 lundi 2 décembre, Michel Barnier a engagé la responsabilité de son gouvernement et l'a mis en sursis. Isabelle Saporta appelle les technocrates à l'aide.

Michel Barnier, le 2 décembre 2024

Crédit : AFP

POLITIQUE - "Débarrassez-nous de ces tocards qui nous ont mis ce bazar et qui une fois qu'ils ont tout cassé n'ont absolument rien à proposer"

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POLITIQUE - "Débarrassez-nous de ces tocards qui nous ont mis ce bazar et qui une fois qu'ils ont tout cassé n'ont absolument rien à proposer"

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Je ne pensais pas dire ça un jour, mais aujourd’hui, je donnerais n’importe quoi pour avoir un gouvernement de technocrates. Débarrassez-nous de ces tocards qui nous ont mis ce bazar et qui, une fois qu’ils ont tout cassé, n’ont absolument rien à proposer. Mettez-nous des gens compétents, bien lisses qui n’iront pas se vanter dans les médias d’avoir obtenu ceci ou cela, qui ne vont pas passer leur temps à menacer, à invectiver, et à imposer des lignes rouges à ne pas dépasser.

On ne va peut-être pas rigoler, mais au moins ces gens-là ne s’abaisseront pas à n’importe quoi pour récolter dix voix sans se soucier de savoir si ça va ou non fracasser la France. Ils auront peut-être un peu le sens de l’État. Une vision à long terme, en tout cas, plus long terme que la durée des mandats des politiques.

On n'a même pas besoin de les connaître ces technos. D’ailleurs, ça ne changerait pas grand-chose. Au sein de feu le gouvernement Barnier qui est à l’agonie, on connaissait personne non plus.

Mettez-nous de bons directeurs d’administration inconnus mais pétris de l’esprit public, des gestionnaires pour le budget, des juristes pour la justice, des ingénieurs agronomes pour l’agriculture et un génie pour l’innovation. On peut rappeler Cédric Villani le médaillé Fields en maths. Depuis le temps qu’il a abandonné la politique, il doit en être guéri.

Le cartel de la lose

J’en viens à trouver la Présidente de la commission Européenne Ursula Von der Leyen sympa. Le fonctionnement de la Commission, formidable. C’est vrai, finalement ça marche pas si mal. Et en plus, les députés sont obligés de trouver des compromis.

Alors je sais, on attendait Mendès, on fantasmait de Gaulle et on a eu ce pauvre Barnier flanqué des pieds nickelés de l’opposition et de son cartel de la majorité, dit le cartel de la lose, car il est composé de tous ceux qui ont perdu toutes les élections : européennes et législatives et qui, par la magie du Saint-Esprit, se sont retrouvés au pouvoir.

Ça aurait pu leur apprendre la modestie, ça les a confortés dans leur arrogance. Sortons les cyniques de tout poil et de toute obédience et laissons leur chance aux technos.

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