Alors ce n’est évidemment pas son objectif premier, il fait d’abord de la politique intérieure algérienne, mais le résultat est là. La crise franco-algérienne a une dimension géopolitique, mais il faut aussi réaliser qu’il s’agit aussi beaucoup d’une affaire de politique franco-française d’un côté, algéro-algérienne de l’autre, avec des interactions entre les deux. Et dans ce maelstrom, oui, Abdelmadjid Tebboune est un atout précieux pour Marine Le Pen.
C’est simple : Bruno Retailleau a décidé de s’attaquer à la question des OQTF et l’Algérie, manifestement, ne joue pas le jeu en la matière. Alors, certains font observer que la méthode forte est pour le moins incertaine, que l’Algérie ne refuse pas plus les OQTF en proportion que d’autres pays. C’est exact, et néanmoins, ce sont les ressortissants algériens qui constituent le premier contingent des OQTF, il est difficile pour Bruno Retailleau de l’ignorer. S’il veut être crédible sur ce sujet, il doit avoir quelques résultats ou tout au moins de ne pas avoir l’air d’esquiver le sujet. Et c’est là que Marine Le Pen l’attend au tournant.
Parce que Bruno Retailleau est une menace politique pour elle. Le ministre de l'Intérieur est un potentiel rival pour 2027. Mais surtout, il risque de mettre à mal son récit selon lequel elle est la seule à vouloir vraiment restreindre l’immigration illégale. Et logiquement, elle lui met la pression. Elle l’a encore fait lundi soir sur X en déclarant : "Les Français ne comprendraient pas que le gouvernement ne réagisse pas avec fermeté face aux multiples provocations du régime algérien". Rien ne lui rendrait en réalité plus service qu’une déconfiture de Bruno Retailleau.
C'est donc involontairement que le président algérien est un allié de Marine Le Pen. Il obéit d’abord à ses propres impératifs politiques. On connaît depuis longtemps ce qu’on appelle la "rente mémorielle" : la France est un épouvantail bien commode pour le régime algérien, et d’autant plus aujourd’hui qu’il est affaibli. On voit assez mal donc comment il pourrait céder, au moins publiquement. Et cette intransigeance sert donc les intérêts de Marine Le Pen.
Ce qui ne l’empêche pas d’ailleurs de pointer du doigt fréquemment l'extrême droite française, dont il accuse à peu près tout le monde d’être complice, y compris, et c’est écœurant, l’écrivain Boualem Sansal qu’il a envoyé au fond d’un cachot. Le piège lepéno-tebbounien est tendu.
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