Après le fiasco du stade de France, les sénateurs auditionnent ce mercredi 1er juin, le ministre de l’Intérieur et la ministre des Sports. Le sujet n'est-il pas épuisé ? Oh que non. Car après avoir refait l’analyse de cet échec d’organisation dans tous les sens, nous allons voir émerger les solutions plus ou moins baroques pour que ça n’arrive plus.
Et là, voilà que revoilà, la reconnaissance faciale ! On a tous nos marottes, mais ceux qui sont obsédés par la technologie pour parvenir à un monde sans violence et sans délinquance ont une particularité. Leurs obsessions profitent des moments d’émotion pour refaire surface. Après des attentats, ou après des moments chaotiques comme samedi soir.
Les amateurs de Big Brother, pour de vrai, sont de retour. Mais la reconnaissance faciale permettrait quoi ? D’après l’un de ses plus grands promoteurs, le maire de Nice, Christian Estrosi, l’obsédé des caméras de surveillance, la reconnaissance faciale permettrait de filtrer les voyous, bien avant l’accès au stade.
Si vous êtes reconnus, et indésirables, hop… dehors ou en garde à vue directe. Il faut juste, pour le maire de Nice, changer la constitution, pour que la CNIL n’empêche plus d’utiliser ces techniques d’intelligence artificielle. Christian Estrosi a même des arguments qui font un peu froid dans le dos : "monsieur Xi Jinping ou monsieur Biden peuvent vous surveiller à travers votre portable, mais pas les institutions françaises". Il faut donc que ça change...
Les sénateurs, récemment, se sont penchés sur la reconnaissance faciale. Ils proposent justement d’utiliser les Jeux Olympiques pour expérimenter ces techniques, trois ans d’expérimentations, et après nous verrons.
Et qu’en pense le gouvernement ? Jusque-là, il ne voulait pas ouvrir le sujet, surtout pas en période d’élection. Ce n’est pas un sujet de présidentielle, parce qu’il fait peur, et qu’il demande un peu de subtilité, dans une société fragile, en partie paranoïaque, qui a vécu des privations de liberté inédites avec le Covid. Pas facile de lancer ces discussions posément…
La question d’un débat sur toutes ces questions-là est d’abord de savoir à quoi sert ce débat. À faire accepter le principe de la reconnaissance faciale ? À l’encadrer ? Ou plus basiquement, à savoir déjà de quoi on parle. L’intelligence artificielle permet aujourd’hui de suivre les faits et gestes de n’importe qui, n’importe où, en temps réel et en permanence.
Il n’y a plus de barrière technique. Elle permet aussi de surveiller des mouvements de foule, détecter des accidents ou d’activer votre téléphone, ce n’est pas la même chose, et bien moins intrusif. Reste que les possibilités qu’offrent ces technologies sont tout de même vertigineuses.
Ce n’est plus de la science-fiction. La reconnaissance faciale, à grande échelle, existe en Chine : 600 millions de caméras, pour surveiller massivement les comportements. Cela ne donne pas du tout envie.
Mais donc, il n'y a aucune chance que ce soit accepté et appliqué en France ? Il faut se méfier. Derrière tout ça, il y a aussi des acteurs économiques qui poussent. La France, avec quelques start-ups, ou des entreprises comme Thalès, ont un certain savoir-faire en la matière.
Derrière les questions éthiques se cachent aussi une compétition mondiale et de très gros marchés. Beaucoup de sous. Les ratés du Stade de France, et la perspective des JO, permettent aux partisans de la reconnaissance faciale de pousser le sujet sous son meilleur jour, rassurant. Pourra-t-on bientôt dire : souriez, vous êtes filmés et vous êtes reconnus !
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