Ne plus perdre de point pour les petits excès de vitesse, le ministre de l’Intérieur y réfléchit sérieusement. Une idée bien opportune. En politique, faire parler de soi est un art. Gérald Darmanin a confirmé le mercredi 25 mai à quelques journalistes qu’il réfléchissait à alléger les petits délits routiers.
Inutile de faire des sondages, il prend là un sujet facile. Les points perdus sur un permis pour un excès de vitesse de moins de 5 km/h sont excessivement énervants. Revenir dessus c’est simple, de la vie de tous les jours et populaire. Ceci dit, ça n’est pas encore fait. C’est là que c’est encore plus fort : "Lancer une réflexion", c’est une formule magique. Fait ou pas encore fait, dans l’esprit de tout le monde le gouvernement supprime la perte d’un point sur son permis de conduire pour quelques kilomètres/heure en trop.
Sauf qu’à Matignon, chez la Première ministre, la question n’est ni tranchée ni arbitrée, précise une conseillère d’Élisabeth Borne. D’autant que le nombre de morts et de blessés sur les routes est franchement reparti à la hausse ces derniers mois. Le ministre de l’Intérieur va donc vite en besogne avec son histoire de point mais c’est maintenant qu’il doit le faire savoir.
De manière très pragmatique, il y a des élections dans moins de 3 semaines. Une mesure populaire, ou plutôt l’annonce d’une mesure populaire, est toujours bonne à annoncer. C’est comme l’augmentation des fonctionnaires ou la revalorisation des retraites. Il vaut mieux le dire avant l’élection qu’après, ça rapporte plus. Mais il ne faut pas s’arrêter à ce seul aspect électoraliste.
Il faut aussi y voir l’affirmation politique de Gérald Darmanin. Il y a quelques jours, il a prévenu dans des confidences au Figaro que nous allions le voir et l’entendre plus souvent. Il a bien l’intention de "parler de tout, tout le temps", "de faire de la politique", a-t-il confié à nos confrères. Avec ces confidences, c’est d’abord à Emmanuel Macron et à Élisabeth Borne qu’il s’adresse. Gérald Darmanin n’attend pas pour déjà se ménager son espace de liberté. Il faut dire qu’il savoure ce début de second quinquennat. Il a été reconduit au ministère de l’Intérieur. Mieux, il a été promu à la troisième place du gouvernement dans l’ordre protocolaire. Désormais, il considère qu’il n’est plus un junior, qu’il maitrise la maison de la police, de la gendarmerie et des pompiers. "Cela va lui donner un peu plus de temps pour se déployer politiquement", explique l’un de ses proches.
Il va dire ce qu’il pense, il prendra des positions, il va les défendre. D’autant que Gérald Darmanin considère qu’il est l’un des rares, sinon le seul, à avoir un ancrage populaire. Il sait ce que les gens vivent. D’ailleurs, parler des radars sur les routes qui embêtent les automobilistes, c’est un peu tout l’inverse de la taxe carbone ou des 80km/h qui avaient tant pourri le premier quinquennat.
Il y aura un deuxième Premier ministre et il y a une présidentielle dans 5 ans. L’ambition ne meurt jamais. Gérald Darmanin est avant tout "à son compte", résume l’un de ses éminents collègues du gouvernement.
La solidarité gouvernementale compte peu, comme les connivences passées, comme avec l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. D’ailleurs, Gérald Darmanin l’assume dans le livre "le Baron noir du Président". Il a confié à nos confrères Laurent Valdiguié et François Vignolle : "On ne fait pas de la politique par amitié". Tout le monde est vraiment prévenu.
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