Encore une étape décisive dans l'agenda du Premier ministre, Gabriel Attal. Il est attendu ce mardi 30 janvier au Parlement pour son discours de politique générale. Un discours en pleine crise du secteur agricole. Cela fait seulement trois semaines qu’il est à Matignon et trois semaines qu’il est partout : sept déplacements en vingt jours quand même !
Il a également dû gérer sa ministre de l’Éducation nationale, déjà conspuée par les syndicats de l’enseignement. Il est arrivé au moment de l’augmentation de la franchise médicale (certes 1 euro c’est symbolique), l’augmentation de 10% des tarifs EDF, ça ce n’est pas symbolique et le mouvement social chez les agriculteurs, qui a pris beaucoup d’ampleur.
Alors il est dynamique, il montre de l’engagement, du courage. Il veut que l’on retienne de lui, que dans la crise, il se déplace, il est à l’écoute. D’ailleurs, il n’a pas suivi ses collaborateurs qui lui conseillaient de ne pas retourner sur le terrain dimanche. Il veut être dans l’action (au passage on a raconté qu’il dormait trois heures par nuit, ce que nient ses collaborateurs). Il s’expose beaucoup. Il y a un côté "Premier ministre médiatique". Le risque, c’est d’apparaitre comme un Premier ministre au four et au moulin, un hyper Premier ministre, qui aurait grillé ses fusibles.
Dans son discours de politique générale, il devra montrer quelle est sa marque, quelle est sa plus-value, ce qu'il a dans le ventre
Alba Ventura
Dans son discours de politique générale, il devra montrer quelle est sa marque, quelle est sa plus-value, ce qu'il a dans le ventre, quelle est sa politique, ce qu'il veut. Il devra aussi répondre à cette question : est-il juste un clone d’Emmanuel Macron ou a-t-il des convictions ? On attend ses convictions, comme il l'a fait à l’Éducation nationale. Personne n’avait donné autant de réponses en si peu de temps sur des sujets comme l’abaya ou le harcèlement scolaire.
Que veut-il faire sur les sujets aussi brûlants que l’agriculture, l’écologie, la laïcité, la sécurité, le pouvoir d’achat, la santé, le logement, etc. Et que signifie "réarmer" la France, le mantra du président de la République. Comment Gabriel Attal va-t-il le traduire ? Et comment entend-il redonner de la fierté à la France ?
Un Premier ministre est là pour apporter des réponses, concrètes, sans se laisser enfermer, là encore, dans une forme de "et en même temps"
Alba Ventura
Ce qui va être décisif, c'est la manière dont il se laisse, ou non, enfermer par les crises. Les crises, elles, couvent, on vient de les énumérer. Le pays est volatil, morcelé, crispé. Est-ce qu’il court après toutes les crises ? Un Premier ministre n’est pas là pour être sur le terrain tous les jours. Un Premier ministre est là pour apporter des réponses, concrètes, sans se laisser enfermer, là encore, dans une forme de "et en même temps".
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