ÉDITO - "Emmanuel Macron prouve qu'il reste convaincu qu'il peut convaincre n'importe qui", assure Alba Ventura

Le président de la République s'est entretenu avec les chefs des partis de l'opposition. Cette expérience pourrait bien être renouvelée dans le futur.

Emmanuel Macron, le 28 juillet 2023

Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP

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Il ne fallait pas attendre un miracle de cette grande réunion de tous les partis politiques avec Emmanuel Macron. Mais, le président Jupiter est redescendu sur Terre. Le chef de l'État a écouté et a prêté attention à une opposition très méfiante. L'ambiance était sérieuse, animée parfois sans être brutale.

Tout ce petit monde est resté jusqu'à très tard dans la nuit. Emmanuel Macron a été enfermé pendant plus de dix heures avec Manuel Bompard de LFI et Olivier Faure du PS. Le président de la République prouve qu'il reste convaincu qu'il peut convaincre n'importe qui, un signe de bonne santé.

Emmanuel Macron a réussi son pari d'avoir pu dialoguer avec tous les partis politiques. On peut être surpris par ce moment. Pour autant, un président de la République qui informe les chefs de partis, par exemple, des grands choix stratégiques de défense comme il l'a fait en Ukraine, devrait faire partie du fonctionnement normal d'une démocratie.

Les partis sont informés à l'Assemblée nationale. Il n'est pas absurde que le chef de l'État soit, de temps en temps, en prise directe avec les formations politiques, surtout quand il s'agit de politique internationale. Cette manière de faire ne devrait pas nous étonner. De ce point de vue, le président a gagné son pari. À ce moment-là, on n'est pas seulement dans une mise en scène, mais aussi dans un moment de confidence et donc de confiance réciproque.

Que retenir de cette réunion ?

De cette réunion, il n'est pas ressorti grand-chose de concret. Même la conférence sociale réclamée par la gauche, et à laquelle Emmanuel Macron ne s’est pas opposé, n’est pour l’instant qu’une idée en l’air. Malgré tous ces échanges sur le statut de l'élu, l'Ukraine, en passant par les émeutes, par le changement de mode de scrutin dans plusieurs villes, sur l'immigration et la nécessité ou non d'organiser un référendum, le résultat, c'est qu'il n'y a pas de résultats.

À l'issue de cette réunion, il n'y a pas eu de décision tangible ou d'annonce concrète. On se demande bien sur quoi va déboucher ce rendez-vous. On était loin des débats houleux au moment de la réforme des retraites à l’Assemblée. Chacun a mis ses ambitions partisanes de côté, chacun a ravalé son hostilité. Mais on était loin aussi de l’union nationale, loin des compromis. Cela dit, personne n’a dit non à l’idée de recommencer. Le président n’est donc pas le seul à avoir trouvé un intérêt à "son initiative politique".

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