Emmanuel Macron reçoit ce mercredi 30 août tous les partis politiques. Au menu de la réunion : sa nouvelle botte secrète : le référendum. L'avenir nous dira si cela est sérieux. En tout cas tous les ministres en parlent, sans qu’aucun d’eux ne soit capable de nous expliquer à quoi cela pourrait bien ressembler. On entend parler de "référendum à plusieurs questions", de "préférendum". C’est très flou à l’heure où l’on se parle.
Le référendum, sur le papier, c'est une bonne idée. D’ailleurs tous les partis politiques l’ont proposé à chaque élection quasiment. Demander aux citoyens leur avis sur un ou plusieurs sujets, c'est censé remettre de la vigueur dans la vie démocratique qui en a grand besoin. Surtout lorsqu’on a une Assemblée où aucune majorité ne se dégage, où les compromis sont difficiles à trouver. Le référendum pourrait (selon comment il est proposé) être une porte de sortie.
La gauche vient à la réunion pour obtenir un référendum sur la réforme des retraites, pour faire valider "par le peuple" le rejet de cette réforme. Il est évident qu’il y a peu de chance pour que le président Macron dise oui. La droite, elle, espère un référendum sur l’immigration, alors que le gouvernement s’apprête à présenter sa loi. Pour la droite, c'est absolument essentiel alors que les 2/3 des Français le veulent, et que cela permettrait d’éviter les censures du Conseil constitutionnel.
Emmanuel Macron a eu plusieurs fois l’occasion de proposer des référendums. Et, rien !
Alba Ventura
Le référendum est donc un objet institutionnel et politique, intéressant à plusieurs titres. La question est de savoir ce qu’Emmanuel Macron a derrière la tête. En effet, il a eu plusieurs fois l’occasion de proposer des référendums, il en a parlé, souvent. Et, rien ! Ça s’est transformé en autre chose, en grands débats ou en convention citoyenne. Cette idée de référendum, on pourrait penser que c’est la poursuite du macronisme. C’est : "Comment je me donne de l’air alors que l’atmosphère est pesante ?".
Est-ce que ce n’est pas un tour de passe-passe ? Emmanuel Macron a l’habitude d’enjamber : il enjambe les élections, il enjambe les corps intermédiaires, les élus de terrain, le parlement... Il préfère s’adresser aux Français directement. Comme avec un référendum par exemple.
Un référendum peut être à double tranchant
Alba Ventura
Mais un référendum peut être à double tranchant. Le général De Gaulle en a gardé un souvenir amer en 1969. On se souvient très bien du "Non" adressé à Jacques Chirac lors du référendum sur l’Europe en 2005. Un "Non" qui avait complètement affaibli l’ancien président. C’est pour cela qu’un référendum où il faut répondre par "oui" ou par "non", vous pouvez être sûr que le président Macron ne s’y risquera pas.
Ce qu’il faudrait, c’est plusieurs questions. Mais est-ce faisable ? Est-ce que l’on répond bien au sujet ? Est-ce que, par exemple, on lutte vraiment contre l’immigration grâce à un référendum ? Est-ce qu’un référendum sur la fin de vie, pourrait vraiment éclairer un sujet aussi intime ? Le problème c’est qu’Emmanuel Macron ne peut pas se rater. Déjà qu’il est en minorité, il perdrait alors toute légitimité.
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