ÉDITO - Emmanuel Macron "mérite la médaille d’or de la bêtise en politique", déclare Étienne Gernelle

Sans même attendre la fin de l'année, Emmanuel Macron mérite déjà la médaille d’or de la bêtise en politique pour sa boulette inégalable : la dissolution de l'Assemblée nationale le soir-même du résultat des européennes. Une erreur qui rétrospectivement, avec le recul de l’été, est encore plus stupide qu’on ne le pensait à l’époque. 

Car le but affiché par le chef de l'État à l'époque était la "clarification". Pour se forger une vraie majorité, Emmanuel Macron devait trouver un accord avec un seul parti, LR, et gérer quelques défections éventuelles sur son aile gauche. C’était plutôt simple. Or aujourd’hui, c’est quatre ou cinq partis dont il doit obtenir sinon le soutien, du moins la promesse de ne pas voter tout de suite une motion de censure.

Pour faire des simulations de coalitions, il faut soit être bon en maths, soit demander à ChatGPT. Le calcul politique du président était faux, tout faux, et ce dès le début. Il fallait le faire, "donner la parole au peuple souverain", une heure à peine après une élection. En clair, avec la dissolution, Emmanuel Macron a dit aux électeurs RN : "Vous n’êtes pas chiche de recommencer pour des législatives". Est donc arrivé ce qui devait arriver : le Rassemblement national a fait un score considérable au premier tour des législatives, et n’a été tenu à l’écart du pouvoir que par l’effet du front républicain.

Et le résultat de tout cela a été un nombre de députés de gauche dont celle-ci n’aurait pu rêver un mois avant. Il aura donc renforcé ses deux adversaires bien au-delà de leurs espérances. Quand à ses députés, ils sont beaucoup moins nombreux. Et en plus, ils lui en veulent ! Emmanuel Macron ne peut donc pas s'appuyer sur l'effet des JO pour trouver des accords. En somme, c’est la pire opération politique que l’on pouvait imaginer.

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14/06/2025 à 17:26 - 22m59s