Les Insoumis ont joué un jeu dangereux dans cette affaire. C'est Jean-Luc Mélenchon qui allume la mèche. Souvenez-vous, mercredi 28 juin dans un tweet, lors du premier jour des émeutes, le leader de LFI écrit : "Les chiens de garde nous ordonnent d'appeler au calme, nous appelons à la justice." Le mot d'ordre est clair : "Nous n'appelons pas au calme".
Et sur les plateaux, dans les studios, partout, vous avez les perroquets insoumis qui reprennent : "Nous n'appelons pas au calme". Certains, à la France insoumise, vont même plus loin, comme la députée Alma Dufour. "Il ne se passe jamais rien sans rapport de force. Oui la fin justifie les moyens", dit-elle. Un député de la République ne devrait pas dire ça. Et c'est la même qui dit, deux jours plus tard, face au désarroi des commerçants de sa circonscription, réclame des renforts de police pour protéger les magasins !
C'est comme Jean-Luc Mélenchon qui, après avoir attisé la haine, se dit saisi d'effroi après ce qui est arrivé au maire de l'Haye-les-Roses. Ces réactions sont indignes de la fonction qu'ils occupent ou ont occupé.
À gauche, à part Sandrine Rousseau, la plupart des autres politiques ont eu une attitude responsable. Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, a demandé à tous les élus de la Nupes, d’appeler au calme. Bon, il l’a fait dans une vidéo en se mettant en scène devant des ruines fumantes... mais il l’a fait. Marine Tondelier, la patronne des Verts aussi, alors qu’elle a défendu les manifestations des Soulèvements de la Terre, même celles qui ont dérapé. Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, a évidemment condamné fermement les violences, en ajoutant : "Quand on est de gauche, on défend les services publics par leurs pillages."
On voit bien que ce qu’il s’est passé en cette fin de semaine, c’est une fracture de la Nupes et une forme d’isolement de Jean-Luc Mélenchon. Une fracture entre d’un coté, ceux qui font parfois de la surenchère politique - on l’a vu pendant les retraites - mais qui comprennent qu’il y a des moments où il faut s’arrêter. Et de l’autre Jean-Luc Mélenchon, qui, dans les crises, manifeste une forme de jouissance. On sent que les situations insurrectionnelles le grisent. On l’avait vu au moment des gilets jaunes, puis dans les affrontements au moment de la réforme des retraites et maintenant lors des émeutes.
Jean-Luc Mélenchon pense que la violence le sert. Il se trompe : les violences desservent ceux qui soufflent sur les braises, parce que les Français n'en veulent pas. Et cela vaut pour tous ceux qui croient pouvoir tirer profit d'une crise.
J'ai aussi entendu Éric Zemmour parler de guerre civile, d'émeutes raciales. Lui aussi utilise la situation pour tenter de surfer sur ses obsessions. Un ancien secrétaire national de la CFDT, Jean-Louis Malys, disait : "Ceux qui nient ou relativisent la gravité de la mort d’un jeune et ceux qui tentent d’exploiter la colère pour des visions partisanes sont à mettre dans le même sac."
Dans les moments de crise, de tensions extrêmes, lorsqu’on est une personnalité politique, à la hauteur de sa fonction, on fait preuve de responsabilité. Et quand des émeutes secouent notre démocratie, la responsabilité est d’appeler au calme. Quand on jette de l’huile sur le feu, on est un danger public.
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