ÉDITO - Démission de Justin Trudeau : "Donald revient, et Justin s’en va. Tout un symbole", lance Étienne Gernelle

Justin Trudeau, c'est fini ! Pourtant, lors de ses vœux de Noël, il y a deux semaines, il avait appelé les Canadiens à "faire preuve d’amour", et à "rester bienveillants". Il faut croire que la magie de Noël a eu un effet limité. Le premier ministre Canadien, qui est contesté jusque dans son parti, va donc partir et avec lui, c’est une époque qui se termine. 

C’est la chute de "Monsieur Bienveillance", l’icône progressiste, le chantre du multiculturalisme. Justin Trudeau avait même présenté le Canada comme "le premier État post-national", et représentait, pour ses détracteurs, le summum du "wokisme".

Il y a beaucoup de raisons à sa disgrâce : l’inflation, comme dans beaucoup de pays, qui atteint le niveau de vie des gens, quelques scandales, le coût de vacances à la Jamaïque, mais aussi la question de l’immigration. Justin Trudeau en était un fervent partisan avant de revoir à la baisse les quotas d’immigration devant le mécontentement de l’opinion.

Finalement, après neuf ans de progressisme trudeauiste, c’est un conservateur, Pierre Poilièvre, qui pourrait devenir Premier ministre. Alors c’est le balancier de la démocratie, mais c’est aussi symptomatique d’un changement. Y compris au plan international.

La "bienveillance" n’est plus de mise ?

Le trudeauisme, c’est aussi la défense du multilatéralisme. Or, on assiste l’essor des impérialismes, russes, chinois, turcs, etc. L’époque n’est pas vraiment aux bienveillants. Justin Trudeau est arrivé au pouvoir fin 2015, un an avant la première élection de Donald Trump, et il était présenté à alors comme une sorte d’anti Trump. Or Donald revient, et Justin s’en va. Tout un symbole.

Quand on voit l’incroyable agressivité du duo Donald Trump-Elon Musk, on se dit que la bienveillance, c’est reposant…Alors, on peut aussi avoir des réserves. On se souvient, par exemple, de la réaction de Justin Trudeau après l’assassinat de Samuel Paty. Il avait condamné le meurtre, mais avec un bémol, un "oui mais". Il avait tenu à ajouter qu’il fallait aussi, je le cite : "être à l'écoute et travailler dans le calme pour empêcher un accroissement des tensions dans le monde".

C’est toute la question de la bienveillance. Ça dépend avec qui...